Avec Shelley Winters, Jane Fonda, Claire Bloom.
Quatre femmes, quatre façons de vivre une sexualité névrosée, libre, ou entravée. Ou comment Cukor, filmant ses magnifiques actrices, compose avec délicatesse le portrait en mosaïque de la vie sexuelle – et de la psyché – de l'Américaine moyenne, dans les années 60.
En 1948 et 1953, Alfred Kinsey, pionnier de la sexologie, publie coup sur coup deux rapports, sur le comportement sexuel de l'homme, et sur celui de la femme. Pour les Américains, c'est une onde de choc, infléchissant la manière dont la sexualité se raconte à Hollywood. Les Liaisons coupables est le seul film qui se veut une adaptation littérale des rapports Kinsey. Et on la doit forcément à Cukor, grand entomologiste du comportement féminin, qui enregistre ici un moment de bascule esthétique et morale. — Murielle Joudet
Murielle Joudet est critique de cinéma au Monde, elle anime une émission d'entretiens sur le site Hors-série. Elle a publié Isabelle Huppert : vivre ne nous regarde pas (Capricci, 2018) et Gena Rowlands : on aurait dû dormir (Capricci, 2021). Elle a aussi écrit La Seconde Femme, un essai sous-titré : Ce que les actrices font à la vieillesse (Premier parallèle, 2022) ainsi qu'un livre d'entretien avec Catherine Breillat, Je ne crois qu'en moi (Capricci, 2023).
Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.