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Cinq ans après une première version anglaise de Gaslight, Cukor adapte la pièce de l'auteur de La Corde. Confinée entre une demeure victorienne et le brouillard londonien, Hantise est une œuvre à part dans la filmographie du cinéaste, réputé pour ses comédies et sa direction d'actrices : un classique du thriller victorien, à l'esthétique noire et aux accents hitchcockiens, servi par un casting royal. Ingrid Bergman, d'abord et surtout, future héroïne du maître du suspense, tourmentée par un mari prédateur avant Les Enchaînés ; Charles Boyer, French lover à contre-emploi, qui rappelle celui de Soupçons ; et Joseph Cotten, l'oncle malfaisant de L'Ombre d'un doute, en détective de Scotland Yard. Un triangle digne des Amants du Capricorne, et l'occasion d'un fascinant portrait de femme manipulée par un conjoint qui veut la persuader de sa folie. Alchimie miraculeuse entre Joseph Ruttenberg, qui signe la photo, et Bergman, chevelure auréolée de halos, lumières vacillantes dans les yeux, et dont les frémissements d'angoisse communicatifs imprègnent la pellicule. La caméra scrute le mécanisme et les effets du gaslighting – terme toujours utilisé en psychologie pour décrire cette forme de manipulation mentale, auquel le succès mérité du film n'est pas étranger. À noter parmi de savoureux personnages secondaires, Dame May Witty (Une femme disparaît) en voisine curieuse et Angela Lansbury, inquiétante domestique, dans un premier rôle lui aussi notable.
Blandine Étienne