Leçon de cinéma avec Russell Carpenter. Animée par Laurent Mannoni et Bernard Benoliel

vendredi 14 juin 2024, 18h30

Salle Henri Langlois

18h30 22h45 (254 min)

Leçon de cinéma avec Russell Carpenter
Animée par Laurent Mannoni et Bernard Benoliel
60 min

La leçon de cinéma de Russell Carpenter sera suivie de la projection en 3D de Titanic (1997) de James Cameron.

18h30 : Leçon de cinéma de Russell Carpenter, le directeur de la photographie de Titanic et d'Avatar II et III.
19h45 : pause
20h : Projection de Titanic en 3D


Avec le soutien du Fonds Culturel Franco-Américain (FCFA), d'ARRI et d'Ambassador.

 

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Russell Carpenter, né à Van Nuys, Los Angeles, s'exerce très jeune avec une caméra super 8. Il découvre, foudroyé, Persona d'Ingmar Bergman. Il entre au San Diego College ou le producteur Paul Marshall lui met dans les mains une caméra 16mm. Son premier film, expérimental, est tourné sur une montagne russe du parc d'attractions de Belmont Park : début d'une carrière marqué par les prouesses et les défis techniques.

Employé à la télévision, Carpenter rencontre le réalisateur Thom Eberhardt qui lui propose de filmer un long métrage de zombie à petit budget mais en 35mm, Sole Survivor (1984). Il s'initie alors vraiment à l'art du cinematographer, admirant notamment le style de Caleb Deschanel (avec qui il travaillera plus tard sur Titanic). Les tournages s'enchaînent, du premier film américain de John Woo (Hard Target, 1993) à deux Charlie's Angels (2000 et 2003), en passant par Parched, film féministe de Leena Yadav tourné en Inde pour quelques dollars (2015), sorti la même année que le blockbuster Ant-Man (2015) dont il signe aussi la photo.

La rencontre avec James Cameron est évidemment décisive. Cameron lui confie la photographie d'un film à gros budget, True Lies (1994), parce que le réalisateur, lui-même hyper exigeant, remarque que Carpenter est « très méticuleux », qu'il produit des images superbes, qu'il sait travailler en équipe, et « qu'il a les yeux qui brille quand il voit quelque chose qu'il aime ». Carpenter filme ensuite pour Cameron, en 70mm et en 3D, Terminator 2 3D (1996), destiné au parc d'attraction d'Universal.

Et le voilà embarqué sur l'énorme Titanic ! Une réplique du paquebot, de 260 mètres de long, est construite sur la côte mexicaine. Tourné en Super 35mm, Titanic (1997) regorge de prises de vues sous-marines, de trucages optiques et numériques mixant morphing, motion picture, maquettes, animation de caches, fond vert, motion control, compositing. Le tournage est difficile, mais on connait la suite : triomphe international, recettes dépassant 1,8 milliard de dollars. Russell Carpenter obtient un Oscar pour la photographie de Titanic.

Quant au deuxième Avatar, la Voie de l'eau (2020, Carpenter a signé aussi le troisième épisode dont la sortie est prévue en 2025), tourné en Performance capture et en 3D avec des outils révolutionnaires, c'est le premier film 4K en relief, en HDR (High Dynamic Range), en son Dolby Atmos et enfin en HFR (High Frame Rate), soit 48 images par seconde offrant des images d'une fluidité parfaite. C'est dire la complexité du tournage mais, comme le dit Cameron, « If the shoot's not exciting, the film's not going to be exciting ».
Laurent Mannoni

Tarif C


Laurent Mannoni est directeur scientifique du patrimoine à la Cinémathèque française. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur les débuts du cinéma et a été le commissaire d'une douzaine d'expositions.

Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.


James Cameron
États-Unis / 1997 / 194 min / DCP / VOSTF / Projection en 3D

Avec Leonardo DiCaprio, Kate Winslet, Billy Zane.

Reconstitution minutieuse et grandiose du plus grand naufrage connu, à la fois le magnum opus de James Cameron, et la superproduction des années 90. Le film de tous les records, au budget colossal, installé plus d'une décennie en tête du box-office mondial, récompensé par 11 Oscars. Mais au-delà des chiffres, Titanic marque un nouveau tournant dans l'histoire des effets spéciaux et fait basculer Hollywood dans le tout numérique, à grands coups d'innovations techniques combinées à l'ingéniosité de son auteur. Une œuvre monumentale, qui célèbre autant l'amour fou de Jack et Rose que le cinéma comme art de l'invention, de l'illusion et de l'émerveillement.

Ultime superproduction hollywoodienne du XXe siècle, dernier avatar d'une longue lignée de tournages dantesques (Cléopâtre, Ben Hur, Lawrence d'Arabie...), le magnum opus de James Cameron est le trait d'union entre deux époques. L'une s'estompera inexorablement après Titanic. Celle des artisans fous, des matte painters, des truqueurs optiques ; celle d'une cheminée de paquebot bricolée en carton, des maquettes de bateaux en balsa et des fausses perspectives en miroirs. L'autre naît au début du film, avec le « one million shot », monumental survol du Titanic à son départ de Southampton. Impressionnant millefeuille mêlant prises de vues réelles, couches numériques et personnages en motion capture, ce plan saisissant n'est pas le premier du genre. Mais c'est le plus ambitieux, et le plus accompli. Un jalon, pour une nouvelle ère dans l'histoire des effets spéciaux. Chef d'orchestre de cette révolution, qui fera bientôt basculer Hollywood dans le tout numérique, Rob Legato est le passeur entre ces deux mondes. Il fait de ce tournage fou son chef-d'œuvre, un monument d'ingéniosité et d'innovations tantôt mécaniques, tantôt numériques, le plus souvent combinées. Sa collaboration féconde avec James Cameron fera de Titanic l'un des plus gros succès de l'histoire. Un film plus grand que tout, qui célèbre autant l'amour fou de Jack (Leonardo DiCaprio) et Rose (Kate Winslet) que le cinéma comme art de l'invention, de l'illusion et de l'émerveillement.

Xavier Jamet