Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
« Le gâchis qu'on a fait de tout », répondait Robert Bresson questionné sur l'origine de ce qui allait devenir son avant-dernier film, primé au festival de Berlin. Dès la fin des années 1970, le cinéaste engage, chose extrêmement rare à l'époque, une réflexion sur l'écologie et l'avenir du vivant. Les images documentaires que les jeunes visionnent sont insoutenables : déforestation, pollution des cours de rivières, massacres de bébés phoques. Aucun didactisme, pourtant : si la révolte d'une génération contre la société de consommation semble fasciner le réalisateur, il sait gré aux jeunes de leur organisation précaire et des difficultés existentielles propres à leur âge, mêlées à leurs problèmes sentimentaux. C'est ainsi que le récit de leur prise de conscience devient poignant et plus que jamais actuel. Car à travers les figures de Michel et de Charles, au-delà de leur amitié et leur rivalité en amour, ce sont deux conceptions de la lucidité qui s'opposent dans le film : l'engagement contre le nihilisme ; la militance, même désespérée, contre la mort hautaine. Mais n'est-ce pas la tendresse seule, celle des filles, qui demeure dans ce chaos moderne ? Bresson nous laisse l'infinie et troublante liberté d'y croire.
Gabriela Trujillo