An Asian Ghost Story

lundi 4 décembre 2023, 19h30

Salle Jean Epstein

19h30 21h20 (108 min)

Bo Wang
Hong Kong-Pays-Bas / 2023 / 37 min / DCP / VOSTF

Avec Michael de Ross, Sidney Vereycken, Sai-wang Lau.

Dans chaque perruque se niche un fantôme du passé impérial : à partir de l'interdiction du commerce des cheveux lancé en 1965 par les États-Unis (connu aussi sous le nom d'« embargo sur les cheveux communistes »), Asian Ghost Story se confronte aux mémoires fantômes de l'Asie et de sa modernisation à la fin du XXe siècle.

Entre documentaire expérimental à caractère historique et fiction anthropologique, Asian Ghost Story s'attache, en se focalisant sur l'industrie de la perruque à Hong Kong, à la mise en lumière des fantômes. Ce sont les fantômes évoqués dans les histoires des ouvrières, mais également les fantômes plus insidieux du capitalisme et du colonialisme. Dès l'apparition de son titre avec cette typographie caractéristique et la qualité d'image évoquant la VHS, le film se fait également hommage ludique et discret à Hong Kong et sa cinématographie, qui a tant compté par le passé mais semble, à l'image de son territoire, coincée dans une interzone dont les frontières n'ont fait que se rigidifier. — Victor Bournerias


André Novais Oliveira
Brésil / 2023 / 71 min / DCP / VOSTF

Avec Renato Novaes, Grace Passô, Stan Alba.

Zeca a une routine bien établie : se lever tôt pour prendre le bus et, après une heure et demie de trajet vers la ville voisine, arriver à l'école où il est bibliothécaire. Alors que sortir du lit devient de plus en plus difficile, sa routine quotidienne commence à s'enrayer. Un jour, il rencontre Luisa.

La simplicité programmatique du titre du nouveau film d'André Novais Oliveira semble nous préparer à une histoire canonique : deux âmes en peine qui se rencontrent à un moment déterminant de leurs vies. Mais sans les affects du mélodrame ou les clichés de la comédie romantique, le cinéaste nous entraîne au gré d'une mise en scène toute en souplesse, sur un terrain d'une quotidienneté désarmante, entre difficulté d'être au monde et d'être soi. Zeca et Luisa sont tous les deux affectés par leur routine, jusque dans leur santé mentale et c'est paradoxalement par ce déséquilibre que se crée le terrain de la rencontre. Porté par les interprétations saisissantes de Renato Novaes et Grace Passô, le film se révèle d'une humilité et d'une limpidité précieuses, refusant les facilités du drame pour mieux faire perdurer la légèreté des premiers instants. — Victor Bournerias