La version française d'India est celle considérée par Roberto Rossellini comme la version originale du film. Le montage est légèrement différent tout au long du film. Il est certain que cette version a été l'occasion pour le réalisateur d'affiner le montage et de l'orienter pour qu'il corresponde davantage à ses intentions.
Roberto Rossellini nous embarque pour un voyage à travers l'Inde contemporaine, entre documentaire et fiction.
Au festival de Cannes 1959, la même année que Les Quatre Cents Coups, est projeté hors compétition India de Roberto Rossellini. De ce film dont justement François Truffaut dira qu'il s'agit d'un poème « hors du temps et hors de l'espace », il vaut la peine de raconter l'aventure du tournage (mars-juin 1957) qui se situe pour sa part à une époque précise et en un lieu concret : l'Inde du président Nehru, dix ans après son Indépendance. Le cinéaste, qui traverse à cette époque une crise affective et spirituelle, aspire à changer de continent autant qu'il cherche - encore une fois - à réinventer son cinéma. Il va faire un beau voyage au pays des hommes « drapés » ; un voyage qui va le combler au point d'en ramener plusieurs films, dont India. Et au point d'écrire, vingt ans après : « Chacun possède sa géographie sentimentale, qui s'enrichit de ses voyages. L'Inde fait partie de la mienne et n'en sortira pas. »
Bernard Benoliel
Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.
« Je ne peux plus faire de film, car il n'y a plus de héros dans le monde occidental. » De Bombay à Mysore, l'Inde filmée dans le dénuement de son quotidien et son perpétuel mouvement. Passionné par le pays qu'il découvre au cours d'un voyage de neuf mois, Rossellini lui adresse une vibrante déclaration d'amour en quatre épisodes, entièrement tournée avec des acteurs amateurs. Un recueil historique parfois proche du conte, une rencontre entre cultures millénaires et modernité.