Avec Gloria, Autant-Lara adresse un ultime pied de nez au cinéma « moderne » et à la Nouvelle Vague qui l'a tant décrié. Assisté de Jean Halain (scénariste des films de Louis de Funès), il remodèle, à sa façon, une fade bluette feuilletonesque – la promesse d'amour de deux enfants séparés par le premier conflit mondial – pour en faire un mélodrame à l'ancienne. Longtemps dénigré pour son sentimentalisme, Gloria est pourtant doté du charme d'un conte de fées (décoré par Max Douy et habillées par Rosine Delamare), avec son dénouement sombre et ambigu, qui possède la flamme et le regard tendre d'un cinéaste nostalgique.