Avec Charles McGraw, Marie Windsor, Jacqueline White.
Dans un train, un détective sert de garde du corps à une femme qui doit témoigner contre le Syndicat du crime, et que des tueurs tentent d'assassiner.
L'Énigme du Chicago Express est, avec Les Inconnus dans la ville et Les flics ne dorment pas la nuit, un de mes films préférés de Richard Fleischer. Mais ce n'est pas seulement à cause de son style, épuré, direct et brutal. Souvent, quand je pense à un projet de film, et que je me demande si je vais y arriver, je me dis toujours : « Si Fleischer a tourné L'Énigme du Chicago Express en 13 jours, rien n'est impossible ». C'est ce que j'aime le plus dans ce film : son énergie de cinéma, sa vigueur. Celle d'un train qui avance - littéralement - dans la nuit.
Nicolas Saada
Nicolas Saada est réalisateur et scénariste. Il a été critique de cinéma et journaliste (Cahiers du cinéma, l'émission Nova fait son cinéma consacrée à la musique de film sur Radio Nova). Il a notamment réalisé Espion(s) en 2009 et, en 2015, Taj Mahal.
Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.
Le dernier film en noir et blanc de Fleischer pour la RKO, et son premier chef-d'œuvre, une forme d'absolu accomplissement dans le cadre très codifié de la série B. Tourné en 13 jours pour un budget dérisoire, le thriller concentre une somme stupéfiante de morceaux de bravoure et d'idées virtuoses qui feraient presque passer pour accessoire le scénario à tiroirs d'Earl Felton – un flic incorruptible doit convoyer par le train la veuve d'un criminel que ses ex-associés cherchent à supprimer. Mais ce serait négliger la richesse psychologique du film et celle de son héros, jouet de mensonges, personnage désabusé qui annonce les grandes figures policières à venir dans l'œuvre de Fleischer.