Avec Jay Hernandez, Derek Richardson, Eythor Gudjonsson.
Trois jeunes hommes passent une soirée dans un hôtel avec des filles slovaques, jusqu'à ce qu'ils disparaissent mystérieusement un à un.
Hostel incarne exemplairement la façon dont le cinéma d'horreur moderne, dans ses meilleures manifestations, peut être compris comme une gigantesque parabole sur le monde moderne et l'ordre néolibéral. Le film décrit un univers de la circulation illimitée, de l'instantanéité et de la transparence absolues. La mort et la souffrance y deviennent les perspectives logiques de cette satisfaction infinie des désirs que promeut le consumérisme contemporain.
Jean-François Rauger
Jean-François Rauger est directeur de la programmation à la Cinémathèque française.
Le deuxième film d'Eli Roth (« The Bear Jew », dans Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, lui-même producteur exécutif d'Hostel). Entamé sur un tempo à contretemps des modes de l'époque, Hostel laisse le malaise s'installer lentement, pour in fine atteindre des sommets de gore, qui en disent autant sur l'état actuel du genre que sur l'abjection du Mâle occidental obsédé par une quête du plaisir culminant, en toute logique, dans la torture et la mise à mort.