Plan Vigipirate Urgence attentat
En raison des ralentissements liés aux contrôles de sécurité à l’entrée du bâtiment, nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de votre séance, les retardataires ne pouvant être acceptés en salle. Nous vous rappelons que les valises et les sacs de grande taille ne sont pas acceptés dans l’établissement.
Produit par Abel Salazar, cinq ans après le diptyque vampirique de Méndez, Le Miroir de la sorcière concentre l'imagerie gothique italienne et l'horreur chirurgicale française dans l'un des films majeurs du fantastique mexicain. Écrit par Alfredo Ruanova (The Hell of Frankenstein) et Carlos Enrique Taboada (Veneno para las hadas), ce conte de fées macabre joue des apparitions fantomatiques et des invocations démoniaques pour narrer une quête de revanche. Une immersion envoûtante au cœur de l'épouvante, qui évoque Les Yeux sans visage ou encore Rebecca.
Un des chefs-d'œuvre de l'âge d'or du fantastique gothique mexicain. Réalisé en 1960, Le Miroir de la sorcière frappe tout à la fois par la profusion presque délirante de figures et de situations, nourrissant le genre de l'épouvante mexicaine, et par la manière dont il en exprime l'essence même. Signé du prolifique Chano Urueta (plus de 115 films au compteur depuis 1928), le film semble, en effet, courir plusieurs lièvres à la fois. Le motif de la sorcière, celui du fantôme, puis dans une deuxième partie, s'entrelaçant avec les précédents, celui du défi « frankensteinien ». De fait, ce dernier thème s'impose exemplairement avec la quête du médecin criminel incarné par Armando Calvo, décidé à redonner, à coups de greffes prélevées sur des cadavres de jeunes filles puis sur des vivantes, un visage à sa femme défigurée (motif très présent dans de nombreuses fictions de l'époque depuis Les Yeux sans visage de Georges Franju). Dans un cinéma fantastique fortement déterminé par le catholicisme comme ordre du monde et de ses reflets, le médium est aussi l'objet de la foi. Le miroir, c'est la machine à produire les images qui vivront d'une vie concrète et sans contrôle. La mise en scène de Chano Urueta organise, avec une élégance rare, une chorégraphie macabre de la culpabilité, additionnant des plans d'une rare puissance visuelle, dépassant sa source primitive, l'expressionnisme cinématographique.
Jean-François Rauger