Le vieux Walsh se déchaîne ! Sujet brûlant pour un film qui fait tapis à chaque raccord. Certains prétendent que ça ressemble à Autant en emporte le vent. Ressemblance superficielle : c'est beaucoup mieux. — F. B.

À travers le récit d'une métisse qui découvre la condition d'esclave à la mort de son père, Walsh réalise une œuvre romanesque, évoquant de front la question du racisme à la veille de la guerre de Sécession. L'adaptation du roman de Robert Penn Warren fournit au cinéaste une nouvelle occasion de décrire des personnages complexes, enchaînés à leur passé et devant faire face à l'ambiguïté de leur position. C'est aussi une histoire d'amour d'une tension érotique extrême, subtilement distillée par le couple Yvonne De Carlo/Clark Gable. Une réflexion à la fois tortueuse et sensuelle sur la liberté et sur cette période trouble de l'histoire américaine, injustement éclipsée par la popularité d'Autant en emporte le vent. Pour autant, L'Esclave libre est un film plus fascinant.