Raoul Walsh n'est plus un salarié de la Warner Bros. depuis 1951. Les structures industrielles du cinéma hollywoodien se fissurent. Les cinéastes s'émancipent progressivement au cœur d'un système qui peine à se renouveler radicalement. L'auteur de Bungalow pour femmes est encore à l'étroit, bridé par d'obsolètes exigences de représentation. À partir du milieu des années 50, son œuvre va toutefois s'infléchir vers un sentiment nouveau, plus mûr, dépassant le romantisme cosmique des films de la décennie précédente. Un sentiment constitué, paradoxalement, d'hédonisme stoïcien, de mélancolie cool, mais aussi de déchaînement libidinal. — Jean-François Rauger