Avec Mae West, Victor McLaglen, Phillip Reed.
Chinatown, San Francisco. Une chanteuse de cabaret s'enfuit après avoir poignardé son protecteur chinois. Entre autres chansons légères et situations cocasses, Mae West fait scandale dans le rôle licencieux d'une aventurière, déguisée en missionnaire, aux méthodes peu orthodoxes.
Annie du Klondike est un dialogue à trois voix : Walsh, Mae West et le code de censure qui, fraîchement instauré, tente de corseter l'actrice, créature surréelle qui a libéré la sexualité de tous ses fers le temps d'une poignée de films de contrebande. Ici, la décence est réclamée à tous les niveaux ; le génie de Mae West prend alors la voie de la rédemption. Mais, entre les lignes, s'infiltre le contrepoison d'une vitalité et d'un amoralisme flamboyant, qu'aucune censure ne saurait étouffer très longtemps. — Murielle Joudet
Murielle Joudet est critique de cinéma au Monde, elle anime une émission d'entretiens sur le site Hors-série. Elle a publié Isabelle Huppert : vivre ne nous regarde pas (Capricci, 2018) et Gena Rowlands : on aurait dû dormir (Capricci, 2021). Elle a aussi écrit La Seconde Femme, un essai sous-titré : Ce que les actrices font à la vieillesse (Premier parallèle, 2022) ainsi qu'un livre d'entretien avec Catherine Breillat, Je ne crois qu'en moi (Capricci, 2023).
Jean-François Rauger est directeur de la programmation à la Cinémathèque française.
San Francisco, fin XIXe siècle. Une chanteuse de cabaret s'enfuit sur un cargo, après avoir poignardé son protecteur chinois. Mae West, qui signe aussi les dialogues, fait sensation dans le rôle licencieux d'une aventurière déguisée en missionnaire aux méthodes peu orthodoxes.