Avec Jerry Lewis, Herb Edelman, Zane Busby.
Warren, un inadapté qui déclenche catastrophe sur catastrophe, est pris en charge par un psychiatre. Grâce à l'hypnose, le traitement est un succès, mais le médecin commence, à son tour, à développer les mêmes symptômes.
Avec ce dernier long métrage, Jerry Lewis conjugue les extrêmes : le trait burlesque qui croque les pénibles qui nous entourent, et la pulsion morbide qui nous fait nous déprécier de ne pas savoir leur ressembler. L'arrièreplan de ce film hilarant est si sombre que sa dernière séquence fut édulcorée aux États- Unis. Ici, le trivial non seulement côtoie la philosophie, mais aussi l'exprime. On y verra à quel point la psychanalyse, notamment, est un terrain littéralement glissant. — Damien Bertrand
Damien Bertrand écrit sur le cinéma (Trafic, ouvrages collectifs) et réalise des documentaires (sur Jerzy Skolimowski, Annett Wolf, Emile Parisien Quartet, Andrzej Tarkovski). Il prépare San Francisco Blues, sur les traces de Hammett.
Jean-François Rauger est directeur de la programmation à la Cinémathèque française.
À presque 60 ans, Jerry Lewis retrouve, une dernière fois, son personnage d'éternel ado inadapté, constamment débordé par les absurdités du monde qui l'entoure. Épuisé par tant d'infortunes, il décide de se confier à un psychanalyste (puisque ses maladresses l'empêchent même de se suicider). L'ultime folie de l'artiste contient tous les motifs (chutes, exagération, anachronisme) et les qualités plastiques (décor, générique) de ses débuts. Mais à l'aune des années 80, la ronde de gags se pare d'une certaine amertume et même de désespoir. Celui d'un comique dépassé par son temps, sur le point de raccrocher la caméra. Seul remède en guise de mot de la fin, une formule magique prescrite par le psy : « Smorgasbord ! »