Home Movie : Tina Aumont

jeudi 9 mars 2023, 19h30

Cinéma Reflet Médicis Hors les murs

19h30 20h20 (46 min)

Frédéric Pardo
France / 1968 / 9 min / DCP

Avec Tina Aumont.

Montage de found footage de fiction en italien et de plans de Tina Aumont et Frédéric Pardo dans le jardin du Luxembourg, et à la campagne dans un cimetière. Puis plan d'un déjeuner dans le jardin d'une maison de campagne, on y voit Tina et le père de Pardo.

Trois Home Movies, parmi une collection déposée à la Cinémathèque. Trois inédits, qui montrent, dans leur simplicité de films de famille, un artiste amoureux : Tina Aumont est en permanence au centre de Paris Home Movie With Tina, poème candide tourné en majeure partie dans les allées du Luxembourg et de Pardo New York, où le couple rejoint Viva et Michel Auder dans Central Park, et où l'on voit aussi Nico à la fenêtre d'une chambre du Chelsea Hotel. Là encore, Tina magnétise le regard du peintre. Ce qu'il fait avec elle et la lumière n'a pas d'autre visée que de traduire en images une intimité qui l'obsède et le ravit. Différent, car dévoué au groupe – en l'occurrence la bande des Zanzibar, Philippe Garrel, Serge Bard, Patrick Deval, Jackie Raynal, Michel Auder, Daniel Pommereulle et Sylvina Boissonnas –, Home Movie Marrakech commence à Venise. Tina contemple le Grand Canal depuis sa chambre avant de continuer en bande en bateau, puis c'est le Maroc, traversé dans une grande voiture américaine. On reconnaît Sylvina Boissonnas, productrice et mécène du groupe, Caroline de Bendern, Auder, et d'autres (il pourrait s'agir, c'est à confirmer, de Jean Mascolo, de Babethe Lamy et de Pierre-Richard Bré). C'est un prolégomène au Home Movie que Pardo fera dans la foulée sur le tournage du Lit de la Vierge de Garrel. Il est notable que ces films n'aient pas été inscrits au catalogue des productions Zanzibar. Pardo n'avait visiblement pas pour but de les montrer. Les découvrir aujourd'hui nous amène pourtant à les placer (toutes proportions gardées) à côtés de certains films de Pierre Clémenti, de Warhol, Mekas ou Garrel : toute une ligne de crête d'un cinéma carburant à l'intime, au couple, à la bande, et à la rencontre. Dans les peintures psychédéliques que Pardo faisait au même moment (à partir de son initiation, par Klarwein, à la méthode ancestrale de la tempera), les princes, les commanditaires ont été remplacés par les amis, les amours. C'est une idée à laquelle il tenait. Quand on connaît l'influence (esthétique en tout) que Pardo avait sur le groupe Zanzibar, on comprend mieux dans quelle perspective Garrel, au moment du Berceau de cristal (où il filme Pardo au travail) avait besoin à son tour de rassembler sa « famille » dans ses films. Pour repeupler un imaginaire en exil, pris dans une fuite perpétuelle.

Philippe Azoury

Numérisation en 2K au laboratoire du CNC par la Cinémathèque française, à partir des copies 8 et 16 mm conservée dans les collections.


Frédéric Pardo
France / 1968 / 20 min / DCP

Avec Tina Aumont, Nico.

Jackie Raynal et Tina Aumont dans Central Park. Vues depuis un appartement, depuis une voiture, Nico à la fenêtre au-dessus de Tina Aumont. Jackie Raynal, enceinte, s'habille dans un appartement, Tina lit allongée. Promenades dans les rues de NYC à la tombée du jour.

Trois Home Movies, parmi une collection déposée à la Cinémathèque. Trois inédits, qui montrent, dans leur simplicité de films de famille, un artiste amoureux : Tina Aumont est en permanence au centre de Paris Home Movie With Tina, poème candide tourné en majeure partie dans les allées du Luxembourg et de Pardo New York, où le couple rejoint Viva et Michel Auder dans Central Park, et où l'on voit aussi Nico à la fenêtre d'une chambre du Chelsea Hotel. Là encore, Tina magnétise le regard du peintre. Ce qu'il fait avec elle et la lumière n'a pas d'autre visée que de traduire en images une intimité qui l'obsède et le ravit. Différent, car dévoué au groupe – en l'occurrence la bande des Zanzibar, Philippe Garrel, Serge Bard, Patrick Deval, Jackie Raynal, Michel Auder, Daniel Pommereulle et Sylvina Boissonnas –, Home Movie Marrakech commence à Venise. Tina contemple le Grand Canal depuis sa chambre avant de continuer en bande en bateau, puis c'est le Maroc, traversé dans une grande voiture américaine. On reconnaît Sylvina Boissonnas, productrice et mécène du groupe, Caroline de Bendern, Auder, et d'autres (il pourrait s'agir, c'est à confirmer, de Jean Mascolo, de Babethe Lamy et de Pierre-Richard Bré). C'est un prolégomène au Home Movie que Pardo fera dans la foulée sur le tournage du Lit de la Vierge de Garrel. Il est notable que ces films n'aient pas été inscrits au catalogue des productions Zanzibar. Pardo n'avait visiblement pas pour but de les montrer. Les découvrir aujourd'hui nous amène pourtant à les placer (toutes proportions gardées) à côtés de certains films de Pierre Clémenti, de Warhol, Mekas ou Garrel : toute une ligne de crête d'un cinéma carburant à l'intime, au couple, à la bande, et à la rencontre. Dans les peintures psychédéliques que Pardo faisait au même moment (à partir de son initiation, par Klarwein, à la méthode ancestrale de la tempera), les princes, les commanditaires ont été remplacés par les amis, les amours. C'est une idée à laquelle il tenait. Quand on connaît l'influence (esthétique en tout) que Pardo avait sur le groupe Zanzibar, on comprend mieux dans quelle perspective Garrel, au moment du Berceau de cristal (où il filme Pardo au travail) avait besoin à son tour de rassembler sa « famille » dans ses films. Pour repeupler un imaginaire en exil, pris dans une fuite perpétuelle.

Philippe Azoury

Numérisation en 2K au laboratoire du CNC par la Cinémathèque française, à partir des copies 8 et 16 mm conservées dans les collections.


Frédéric Pardo
France / 1968 / 17 min / DCP

Avec Tina Aumont, Michel Auder, Sylvina Boissonnas.

Le film débute sur des plans à Venise, des passants saisis depuis une chambre d'hôtel, avec Tina Aumont. Il se poursuit au Maroc pendant le tournage du Lit de la vierge, dans une chambre d'hôtel, les gens discutent, jouent de la guitare, fument.

Trois Home Movies, parmi une collection déposée à la Cinémathèque. Trois inédits, qui montrent, dans leur simplicité de films de famille, un artiste amoureux : Tina Aumont est en permanence au centre de Paris Home Movie With Tina, poème candide tourné en majeure partie dans les allées du Luxembourg et de Pardo New York, où le couple rejoint Viva et Michel Auder dans Central Park, et où l'on voit aussi Nico à la fenêtre d'une chambre du Chelsea Hotel. Là encore, Tina magnétise le regard du peintre. Ce qu'il fait avec elle et la lumière n'a pas d'autre visée que de traduire en images une intimité qui l'obsède et le ravit. Différent, car dévoué au groupe – en l'occurrence la bande des Zanzibar, Philippe Garrel, Serge Bard, Patrick Deval, Jackie Raynal, Michel Auder, Daniel Pommereulle et Sylvina Boissonnas –, Home Movie Marrakech commence à Venise. Tina contemple le Grand Canal depuis sa chambre avant de continuer en bande en bateau, puis c'est le Maroc, traversé dans une grande voiture américaine. On reconnaît Sylvina Boissonnas, productrice et mécène du groupe, Caroline de Bendern, Auder, et d'autres (il pourrait s'agir, c'est à confirmer, de Jean Mascolo, de Babethe Lamy et de Pierre-Richard Bré). C'est un prolégomène au Home Movie que Pardo fera dans la foulée sur le tournage du Lit de la Vierge de Garrel. Il est notable que ces films n'aient pas été inscrits au catalogue des productions Zanzibar. Pardo n'avait visiblement pas pour but de les montrer. Les découvrir aujourd'hui nous amène pourtant à les placer (toutes proportions gardées) à côtés de certains films de Pierre Clémenti, de Warhol, Mekas ou Garrel : toute une ligne de crête d'un cinéma carburant à l'intime, au couple, à la bande, et à la rencontre. Dans les peintures psychédéliques que Pardo faisait au même moment (à partir de son initiation, par Klarwein, à la méthode ancestrale de la tempera), les princes, les commanditaires ont été remplacés par les amis, les amours. C'est une idée à laquelle il tenait. Quand on connaît l'influence (esthétique en tout) que Pardo avait sur le groupe Zanzibar, on comprend mieux dans quelle perspective Garrel, au moment du Berceau de cristal (où il filme Pardo au travail) avait besoin à son tour de rassembler sa « famille » dans ses films. Pour repeupler un imaginaire en exil, pris dans une fuite perpétuelle.

Philippe Azoury

Numérisation en 2K au laboratoire du CNC par la Cinémathèque française à partir d'une copie 16 mm conservée dans ses collections.