Samuel Fuller, Independant Filmmaker

dimanche 12 mars 2023, 15h30

Salle Jean Epstein

15h30 17h05 (94 min)

André S. Labarthe
France / 1985 / 15 min

Avec Claude Chabrol.

André S. Labarthe invite Claude Chabrol à la table de montage, pour analyser plan par plan son film Les Bonnes Femmes.

Épisode de l'émission Cinéma, cinémas.


Claude Ventura, André S. Labarthe
France / 1982 / 11 min

André S. Labarthe invite Samuel Fuller à la table de montage pour analyser plan par plan son film Le Port de la drogue.

Épisode de l'émission Cinéma, cinémas.


André S. Labarthe
France / 1967 / 68 min / DCP

Avec Samuel Fuller.

Cinéaste de la violence, Samuel Fuller raconte en vingt-trois chapitres une histoire américaine, avec la sécheresse qui caractérise son cinéma.

« Si je veux manger du poisson, je ne veux pas que vous me disiez de manger du poisson ! » C'est avec cette déclaration que Samuel Fuller, posté derrière sa machine à écrire Royal, donne le ton de ce troisième portrait de cinéastes américains de la série Cinéastes, de notre temps. Filmé sur une journée dans l'appartement parisien de Fuller, qui travaille alors sur le projet avorté des Fleurs du mal avec Noël Burch, le film de Labarthe saisit la parole tendue et d'une redoutable efficacité de Fuller, à l'image de son cinéma. Cette éloquence implacable rappelle l'obsession du cinéaste à traquer les vides et les temps morts dans ses films, où recadrages et plans-séquences sont maîtres, aux dépens du découpage. L'entretien mené par Luc Moullet est rythmé par des cartons fixes, Fuller y évoque sa jeunesse, sa vision de la politique et du cinéma, en écho avec de nombreux extraits de ses films. C'est là tout le génie de Labarthe et de Burch d'avoir façonné au montage ces quatre heures de rushes de façon à expulser « tout ce qui dans le réel brut ressortit à la durée morte ». C'est-à-dire réussir à livrer un portrait de cinéaste dont le rythme et la forme se rapprochent au plus près du système même des films de l'auteur. Dans un élan de beauté ultime, les dernières minutes voient apparaître sur fond noir un carton blanc, « LE SON », accompagné des coups de feu tirés à la fin de La Maison de bambou, le carton changeant de couleur au rythme des détonations.

Caroline Maleville

Épisode de la collection Cinéastes de notre temps. Numérisation et restauration par l'INA en 2K à partir des éléments originaux inversibles 16 mm couleur, et d'un son magnétique séparé.