Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Après s'être travesti en Joe Orton chez Frears (Prick Up Your Ears, 1987), en comte Dracula chez Coppola (1992) et en villains maléfiques chez Luc Besson (Léon, 1994 ; Le Cinquième Élément, 1997), Gary Oldman se met à nu pour sa première réalisation, dont il signe le scénario : le portrait sans fard de sa propre famille dysfonctionnelle dans la banlieue Sud de son Londres natal. Une lente descente aux enfers de la famille, déchirée par l'alcool, la drogue et la violence de Ray, le pater familias, réplique du sien à qui le film est dédié, et incarné par Ray Winstone – inoubliable dans Scum (1979) d'Alan Clarke dont la représentation de la violence fait écho ici. La caméra, souvent portée à l'épaule, nerveuse et à l'affût, restitue cette tranche de vie comme dans un documentaire ; monologues graveleux, shoots d'héroïne, striptease, rares moments de tendresse, tout est filmé de la même manière, sans concession, dans un décor sombre que le soleil ne vient jamais illuminer. Ce sont d'ailleurs des ambiances qu'Oldman convoque, à l'aide de longues séquences dont la fébrilité résonne avec la bande originale, signée Eric Clapton, sensuelle et entêtante. Salué par la critique, sélectionné à Cannes en 1997 – où Kathy Burke, qui interprète Valerie, la femme de Ray, remporte le Prix d'interprétation féminine –, Ne pas avaler est considéré comme un classique du cinéma anglais, dans la droite lignée des plus grands maîtres du réalisme social (Stephen Frears, Mike Leigh, Ken Loach).
Eva Markovits