Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Réalisé en pleine vague de contestation noire américaine, Buck et son complice aborde la question raciale et celle de l'esclavage, dans un genre qui ne les a jamais vraiment traitées jusqu'alors, le western. Celui-ci s'impose dans la Blaxploitation naissante, porté par un génial duo d'acteurs, le crooner militant Harry Belafonte et Sydney Poitier, incarnation du personnage noir à l'écran le plus connu du moment. Après l'éviction de Joseph Sargent, célèbre réalisateur de séries TV, c'est Poitier qui prend – et c'est une première pour lui – la direction du film, usant des codes de représentation de la conquête de l'Ouest pour explorer une page de l'histoire de ses ancêtres. Avec force détails et péripéties, cavalcades, embuscades et traversées de terres indiennes, emmenées par les trilles de guimbarde du jazzman Benny Carter, l'acteur-réalisateur se fait le porte-voix du récit tragique d'esclaves fraîchement affranchis par la Guerre de Sécession, traqués par les Sudistes prêts à tout pour empêcher leur exode. Les scènes de suspense et de violence se mêlent habilement à l'humeur cabotine d'un buddy movie, affirmant haut et fort l'existence d'un héroïsme noir au service d'une lutte, celle des Exodusters pour leur liberté. Plus que la chronique douloureuse d'un pays, Buck et son complice apparaît comme une épopée intemporelle, destinée à condamner tout système raciste. Un western noir, qui, à l'aube des années 1970, célèbre aussi la culture et l'histoire afro-américaines, devant et derrière la caméra.
Delphine Simon-Marsaud