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Lorsque Tim Burton réalise Big Eyes, en 2015, il vient tout juste de réécrire l'un de ses premiers courts métrages, Frankenweenie, qui marque un retour progressif vers le cinéma de ses débuts. Inspiré par le parcours de Margaret et Walter Keane, un couple de peintres au succès mondial, il s'empare de cette histoire vraie improbable, devenue l'une des plus grandes escroqueries du surréalisme pop. Artiste raté, mais imposteur de génie, Walter Keane décide de s'attribuer les œuvres de sa femme, qu'il signe de son nom, avant de la réduire à une marionnette, simple créatrice de toiles à la chaîne. D'abord charmée par cet époux séducteur, qui l'entoure d'attention et de compliments, Margaret sombre sous son emprise et voit son talent être exploité, puis monétisé. Pour mettre en images cette descente aux enfers, Tim Burton délaisse ses fantaisies gothiques et renoue avec les auteurs d'Ed Wood, Scott Alexander et Larry Karaszewski. À l'écran, il dirige pour la première fois Amy Adams, qui apporte mélancolie et résilience à son personnage, face à un Christoph Waltz plus cabotin que jamais. Loin de son éternel éloge de la marginalité, le cinéaste oscille, cette fois, du film d'arnaque au drame sur la condition féminine bafouée. À travers ces peintures d'enfants aux grands yeux ronds, il s'interroge également sur la réelle valeur de l'art, sa capacité à susciter l'émerveillement, mais aussi à déchirer ses nombreux aficionados.
Céline Bourdin