Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
The Spy Gone North, réalisé par Yoon Jong-bin en 2018, doit peu à la propagande et beaucoup à une volonté de s'approcher d'une certaine réalité de l'espionnage moderne. Le film s'inspire d'événements réels, et décrit comment un agent des services secrets sud-coréens fut employé, dans les années 1990, à recueillir des informations sur le programme nucléaire nord-coréen. L'homme, en se faisant passer pour un businessman, était parvenu à être invité en Corée du Nord et avait même rencontré le leader mégalomane Kim Jong-il. Son nom de code était « Black Venus ». Loin des exploits d'un James Bond, le film décrit une réalité en apparence peu spectaculaire, et c'est davantage aux romans d'un John le Carré que l'on pense, avec ses triviales rencontres de personnages un peu gris sirotant des whiskys dans les bars des hôtels de luxe de Pékin, plaque tournante des espions de toutes espèces. Si le suspense est particulièrement efficace (l'agent secret va-t-il être démasqué ?), le film de Yoon Jong-bin dévoile aussi les agissements cachés de pouvoirs divers inventant leur raison d'être dans des alliances contre-nature (celle, par exemple, du régime stalinien de Pyongyang avec des politiciens de droite du Sud trouvant leur intérêt électoral dans l'intensification des tensions entre les deux Corées). Nous sommes au cœur de « l'envers de l'histoire contemporaine », pour reprendre le mot de Balzac. Le récit, de surcroît, se complexifie en imaginant un embryon d'amitié entre l'agent sud-coréen et le fonctionnaire nord-coréen qu'il a dupé durant des années. The Spy Gone North rassembla plus de deux millions de spectateurs en Corée et confirme les qualités d'un cinéaste découvert en 2005 avec The Unforgiven, âpre récit sur la violence dans l'armée sud-coréenne.
Jean-François Rauger