Danseurs à la Gay Pride 2001

lundi 16 janvier 2023, 19h00

Salle Jean Epstein

19h00 21h30 (150 min)

Xavier Baert
France / 2001 / 10 min / 16mm

« Danseurs à la Gay Pride 2001 sonde les origines du mouvement cinématographique à partir d'un traitement photogrammatique, fondé sur l'effet extatique que procure la répétition d'un geste – mains, visages, hanches – montré au ralenti. » (Emmanuelle André)


Xavier Baert
France / 2004 / 10 min / 16mm

Avec Cyril Accorsi.

« Cette naissance de la silhouette humaine renvoie, métonymiquement, au cinéma des origines, au pré-cinéma de Marey ou de Muybridge. Baert et son modèle ont voulu retrouver les mouvements aériens de la danseuse Loïe Fuller. Cette recherche des origines se poursuit par la plasticité des empreintes du danseur et de la circulation des matériaux et des lumières. » (Raphaël Bassan, Bref, n° 65, mars-avril 2005)


Xavier Baert
France / 1999 / 10 min / 16mm

« Plongée de lumières, de couleurs et de rythmes dans le noir d'une rave party. Liberté du Super 8 (matière première de la plupart de mes films à ce jour), intensité du ralenti (dont le cinéma de Hongkong m'avait convaincu de la profondeur), fulgurance de la description du corps masculin (métamorphose des couleurs sur le contour de l'épaule nue d'un danseur), révélation de la danse. » (Xavier Baert, 1999)


Xavier Baert
France / 2022 / 115 min / Numérique

« Avec Contrechants / Atlas, atlas de photographies et de textes réalisés depuis février 2021, il s'agit, dans la continuité de mes écrits sur le Brésil depuis 2015, de ma ville d'adoption, São Paulo, et de la situation politique du Brésil, qui relève déjà d'un processus historique de longue durée. » (Xavier Baert)

Réalisé à São Paulo pendant les deux dernières années du gouvernement Bolsonaro, 2021 et 2022, Contrechants, atlas est la version film du texte du même nom : un collage de photos et de courts paragraphes, ici lus en voix-off, qui vont de la gestion du Covid à l'élection de Lula.

À part le montage, tout est réalisé avec un téléphone portable : les photos, les captures d'écran de réseaux sociaux (Twitter et Instagram notamment), l'écriture des textes.
Un outil modeste face à une réalité monumentale, abordée par fragments, à partir de quelques rues de São Paulo dont l'apparence change au fil du temps (graffitis sans cesse accumulés, repeints, avant de réapparaître).

Dans ce temps qui passe, chronologique, mais sans mesure régulière, la vie de tous les jours, les visions d'une ville meurtrie par la pauvreté qui peuple ses rues, les nouvelles sur les kiosques à journaux, et parfois, les manifestations d'un peuple qui se reconstitue peu à peu, des premiers rassemblements contre un Bolsonaro genocida jusqu'à l'élection de Lula.
Une fracture de peuple, plutôt qu'un peuple : suivant la polarisation exacerbée par les réseaux sociaux, d'autres jours, ce sont d'autres manifestations, qui réclament le retour d'un régime militaire, qui se font entendre. Une opposition visible à d'innombrables niveaux du réel, des posts sur Internet aux graffitis écrits à la hâte, sur les murs, au dos des sièges des bus, du jaune et vert d'un drapeau national accaparé par l'extrême-droite au rouge d'une gauche que ses opposants caricaturent en communisme.

Disjonctions d'un peuple brisé par l'encouragement à la haine, discrépances de la réalité et des discours politiques, contradiction entre les aspirations à vivre une vie paisible et les agressions continuelles d'une extrême-droite au pouvoir, toutes formes de la coupure que l'on retrouve entre l'image et le son, avec, toujours, la possibilité d'un raccord, d'une superposition.
Dans l'hétérogénéité d'un atlas de matériaux posés les uns à côté des autres, les apparitions chaotiques du sens ou du non-sens, et une montée des sentiments : la tristesse, l'espérance, qui accompagnent, plutôt qu'une Histoire, une ellipse, une évocation d'Histoire.

Xavier Baert