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Réalisé à São Paulo pendant les deux dernières années du gouvernement Bolsonaro, 2021 et 2022, Contrechants, atlas est la version film du texte du même nom : un collage de photos et de courts paragraphes, ici lus en voix-off, qui vont de la gestion du Covid à l'élection de Lula.
À part le montage, tout est réalisé avec un téléphone portable : les photos, les captures d'écran de réseaux sociaux (Twitter et Instagram notamment), l'écriture des textes.
Un outil modeste face à une réalité monumentale, abordée par fragments, à partir de quelques rues de São Paulo dont l'apparence change au fil du temps (graffitis sans cesse accumulés, repeints, avant de réapparaître).
Dans ce temps qui passe, chronologique, mais sans mesure régulière, la vie de tous les jours, les visions d'une ville meurtrie par la pauvreté qui peuple ses rues, les nouvelles sur les kiosques à journaux, et parfois, les manifestations d'un peuple qui se reconstitue peu à peu, des premiers rassemblements contre un Bolsonaro genocida jusqu'à l'élection de Lula.
Une fracture de peuple, plutôt qu'un peuple : suivant la polarisation exacerbée par les réseaux sociaux, d'autres jours, ce sont d'autres manifestations, qui réclament le retour d'un régime militaire, qui se font entendre. Une opposition visible à d'innombrables niveaux du réel, des posts sur Internet aux graffitis écrits à la hâte, sur les murs, au dos des sièges des bus, du jaune et vert d'un drapeau national accaparé par l'extrême-droite au rouge d'une gauche que ses opposants caricaturent en communisme.
Disjonctions d'un peuple brisé par l'encouragement à la haine, discrépances de la réalité et des discours politiques, contradiction entre les aspirations à vivre une vie paisible et les agressions continuelles d'une extrême-droite au pouvoir, toutes formes de la coupure que l'on retrouve entre l'image et le son, avec, toujours, la possibilité d'un raccord, d'une superposition.
Dans l'hétérogénéité d'un atlas de matériaux posés les uns à côté des autres, les apparitions chaotiques du sens ou du non-sens, et une montée des sentiments : la tristesse, l'espérance, qui accompagnent, plutôt qu'une Histoire, une ellipse, une évocation d'Histoire.
Xavier Baert