Le Temps d'aimer et le temps de mourir

dimanche 11 septembre 2022, 15h00

Salle Henri Langlois

15h00 18h15 (192 min)

Le Temps d'aimer et le temps de mourir A Time to Love and a Time to Die
Douglas Sirk
États-Unis / 1958 / 132 min / 35mm / VOSTF
D'après le roman Le Temps d'aimer, le temps de mourir d'Erich Maria Remarque.

Avec John Gavin, Liselotte Pulver, Jock Mahoney.

De retour du front russe, le soldat Ernst Graeber découvre sa ville ravagée et retrouve Elisabeth, une amie d'enfance.

Restauration 2K par Universal.

Deux amants au milieu des décombres. Film de guerre et film d'amour, film social et politique tout à la fois, Le Temps d'aimer et le temps de mourir est peut-être le plus personnel des films de Sirk. S'il adapte l'œuvre forte et incandescente d'Erich Maria Remarque, le cinéaste apporte aussi une partie de son histoire personnelle, son rapport à Berlin en ruines, et surtout une projection déchirante de son fils disparu. La beauté des images s'oppose à la barbarie nazie, le bonheur s'échappe inexorablement et le désespoir sourd de chaque plan. Sirk au sommet, et un chef-d'œuvre bouleversant.


60 min

« Un double drame, dans les années 1930, divise pour toujours la vie de Douglas Sirk : la séparation forcée d'avec son fils, devenu acteur enfant en Allemagne nazie, qu'il lui est interdit de voir sinon à l'écran ; et l'antisémitisme subi par sa femme, qui les amène en 1937 à choisir un autre drame : l'émigration. Puis vient, en temps de guerre, l'isolement dans la communauté hollywoodienne de l'exil. Sans être "autobiographiques", les films de Sirk, particulièrement Le Temps d'aimer et le Temps de mourir, reflètent le parcours de vie d'un cinéaste voué aux déchirements. »
Bernard Eisenschitz

« Ceux qui n'ont pas vu ou aimé Liselotte Pulver courir sur la berge […], se baisser brusquement pour passer sous une barrière, puis se redresser, hop, d'un coup de reins, ceux qui n'ont pas vu à ce moment la grosse [caméra] Mitchell de Douglas Sirk se baisser en même temps, puis, hop, se redresser du même et souple mouvement de jarret, et bien ! ceux-là n'ont rien vu, ou alors, ils ne savent pas ce qui est beau. »
Jean-Luc Godard, Cahiers du cinéma, avril 1959


Bernard Eisenschitz est traducteur et historien du cinéma. Auteur de nombreux ouvrages (Roman américain : les vies de Nicholas Ray, Fritz Lang au travail, Gels et dégels : une autre histoire du cinéma soviétique...), il a publié deux ouvrages aux Éditions de l'Œil : Douglas Sirk, né Detlef Sierck (2022) et prochainement, Boris Vassilievitch Barnet (2024).

Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.