Les Heroïques

lundi 3 octobre 2022, 19h00

Salle Jean Epstein

19h00 20h40 (99 min)

Maxime Roy
France / 2021 / 99 min

Avec François Creton, Richard Bohringer, Clotilde Courau, Ariane Ascaride.

Michel, ancien junkie, est un éternel gamin qui ne rêve que de motos et traîne avec son grand fils Léo et ses copains. À cinquante ans, il doit gérer le bébé qu'il vient d'avoir avec son ex, et se bat pour ne pas répéter les mêmes erreurs et être un mec bien.

Rarement un film n'aura autant ressemblé à une chanson populaire. Mais on a avec Les Héroïques, le premier long métrage de Maxime Roy, le même attachement qu'avec un tube musical qui nous tient, qu'on fredonne et qui nous poursuit partout. Peut-être parce qu'il est immédiat, le lien qui nous relie au film et à son/ses personnage(s), peut-être aussi qu'il ressemble à des états d'âme plus ou moins enfouis en nous, douleurs et espoirs mêlés.

Et pourtant c'est bien du cinéma, Les Héroïques, du cinéma physique, animal, en caméra portée pour nous attacher aux basques de Michel, incarnation cabossée et tatouée d'une jeunesse des années 80 qui aurait pris cher. Mais surtout, un Peter Pan à qui on demanderait d'être père et fils en même temps, un qui n'arrive pas à grandir, mais qui s'accroche aux murs graffités de la banlieue, qui file sur sa moto, arborant ironiquement sa marque de loser à laquelle la société voudrait le cantonner.

Les Héroïques, c'est le portrait de ceux qu'on ne voit plus dans nos vies de tous les jours, mais qui ont bien besoin qu'on les célèbre. Le courage des héros du quotidien. Ce sont ceux qui résistent autant à l'adversité, aux addictions, aux cases dans lesquelles on les enferme ou tout simplement à tout ce qui voudrait les faire plier.

Pour son premier long métrage, Maxime Roy a décidé de filmer une humanité en marche, une humanité vaillante, qui commence dans le cri d'un enfant de quelques mois et se termine dans le regard d'un vieux père malade filant la nuit sur la route. Le cinéaste connait l'importance de la lumière, la caresse d'un rayon de soleil sur un visage anguleux dans le gris de la vie, lui qui a choisi de faire un film qui débuterait l'hiver pour se terminer au printemps. Son film n'est pas terne, il brille de l'énergie de ces chansons qui parsèment le film et qui lui ressemblent tant.

Bernard Payen