La Chevauchée des bannis

samedi 17 septembre 2022, 14h30

Salle Georges Franju

14h30 17h05 (152 min)

La Chevauchée des bannis Day of the Outlaw
Andre De Toth
États-Unis / 1959 / 92 min
D'après le roman Day of the Outlaw de Lee E. Wells.

Avec Robert Ryan, Tina Louise, Burl Ives.

Une bande de sept hors-la-loi traqués par les autorités débarque dans un village enneigé du Wyoming. Un western aux accents de série noire, une série B ascétique, dépouillée et d'une étonnante modernité, qui inspirera autant Corbucci (Le Grand Silence), Tarantino (Les Huit Salopards) que les frères Houser (Red Dead Redemption 2). Le huis clos initial orchestré par De Toth, et émaillé de scènes proprement sidérantes (la longue scène de bal) se mue en épopée sauvage, dont la violence sèche et étouffée, comme cotonneuse, est l'une des plus singulières de la longue histoire du western.


Dialogue avec Philippe Garnier
Animé par Frédéric Bonnaud
152 min

« Day of the Outlaw (La Chevauchée des bannis, 1959) offre un bon exemple de l'intérêt qu'il peut y avoir à examiner ces matériaux sûrement estimés moins nobles que les scripts et les entretiens, ou surtout les interprétations intellectuelles et les infinies considérations plastiques qui occupent le plus gros des étagères de bibliothèques spécialisées. Le photo-book et le press book du western d'André De Toth révèlent par exemple à quel point le réalisateur a frustré toutes les attentes du distributeur United Artists en ce qui concernait le seul atout qu'il avait à jouer : Tina Louise et son sensationnel physique, ses fameuses dimensions perversement dissimulées par le cinéaste sous des houppelandes ou des robes sévères. Mais il est amusant de faire état de cette guéguerre entre employeur et employé : on voit sur certaines photos que Tina Louise a bien été filmée en train de se faire culbuter et violenter dans la neige. Et d'où sortent les frou-frous et corsets affriolants de Tina sur lesquels United Artists mise toute sa campagne publicitaire, pour ce western si austère ? De Rio Bravo ? De la garde-robe d'Angie Dickinson ? On peut juste poser la question. »
(Philippe Garnier, Génériques – La vraie histoire des films, 2022)


Philippe Garnier a été journaliste, il est traducteur (John Fante, James Salter, Robert Stone, Joan Didion) et écrivain de cinéma : Honni soit qui Malibu : quelques écrivains à Hollywood (1996), Caractères : Moindres lumières à Hollywood (2006), saga sur les acteurs de second plan du cinéma américain, Retour vers David Goodis (2016)... En 2019, il publie Sterling Hayden, l'irrégulier (éditions La Rabbia). Il vit à Los Angeles.

Frédéric Bonnaud est directeur général de la Cinémathèque française.