Plan Vigipirate Urgence attentat
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Second long métrage du cinéaste, Le Chat à neuf queues semble retrouver une structure plus conventionnelle que celle du coup de maître que fut L'Oiseau au plumage de cristal. Et pourtant. Un murmure entendu au cœur de la nuit déclenche une enquête provoquant elle-même une vague de meurtres. Le nombre des suspects s'amoindrit progressivement. La sensation de se trouver en terrain plus balisé s'avère fallacieuse. Car le film construit, autour du cliché du whodunit (« qui est le coupable ? »), une sorte de jeu de l'oie métaphysique, un grand huit de la perception imparfaite (un des personnages est un aveugle), un parcours où d'illisibles signes sont disséminés (un chuchotement confus, une photo décadrée). Ce qui devait relever d'une stricte et pauvre logique de causes et d'effets devient une sorte de construction abstraite, désincarnée. Mais l'abstraction et le dessèchement sont régulièrement contrariés par la violence et le sens du choc macabre. Les dissonances d'Ennio Morricone, à son meilleur, achèvent de conférer au film une allure de stimulante série B baroque.
Jean-François Rauger