Avec Brahim Hadjadj, Jean Martin, Yacef Saadi.
La guerre de libération nationale algérienne à travers le parcours d'Ali la Pointe, ancien délinquant passé à l'activisme au service du FLN. Le contrôle de la casbah d'Alger est l'objet d'une lutte sanglante entre l'armée française et les militants nationaliste algériens.
À la suite de la projection de La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo.
La Bataille d'Alger est un film événement à plus d'un titre. D'après un récit de Yacef Saâdi, l'un des chefs du FLN (Front de libération nationale) qui joue dans le film son propre rôle, et un scénario de Franco Solinas (Salvatore Giuliano, État de siège, Mr. Klein...), Gillo Pontecorvo entreprend en 1965, trois ans seulement après l'indépendance de l'Algérie, un film sur les lieux mêmes de la bataille d'Alger.
Qu'est-ce que la « bataille d'Alger », en 1956- 1957 ? Une guerre dans la guerre, une guérilla qui a opposé à Alger, en particulier dans la Casbah, la 10e division parachutiste de l'Armée française – dotée des pleins pouvoirs par le gouvernement français – aux indépendantistes algériens du FLN. Présentée au Festival de Venise en 1966, l'œuvre de Pontecorvo obtient le Lion d'or, provoquant la colère et le départ des officiels français. De fait, le film sera interdit de projection en France jusqu'en 1971, tandis qu'en Algérie il est programmé chaque année à la télévision pour commémorer l'indépendance. La Bataille d'Alger, en raison de son sujet brûlant (la décolonisation) et de son esthétique (une impression d'images « prises sur le vif », des figures inoubliables), a eu une très grande postérité, aussi bien du côté des mouvements révolutionnaires, aux États- Unis et ailleurs, que du côté des puissances contrerévolutionnaires, par exemple en Amérique du Sud. C'est cette histoire (ou cette Histoire), et bien d'autres, qui seront racontées et décrites après la projection de La Bataille d'Alger.
Malek Bensmaïl est né à Constantine. Il fait des études de cinéma à Paris et suit une formation aux studios Lenfilm à Saint-Pétersbourg. Il consacre ses films à son pays, l'Algérie, avec la volonté d'enregistrer la mémoire contemporaine et de faire du cinéma un enjeu de démocratie et de débat. Parmi ses films, citons : Aliénations (2003), La Chine est encore loin (2011), Contre-pouvoirs (2015) et, à partir du film de Gillo Pontecorvo, La Bataille d'Alger, un film dans l'Histoire (2017).
Journaliste cinéma au Monde et à M, le magazine du Monde, Samuel Blumenfeld a publié entre autres : Brian de Palma : Entretiens (avec Laurent Vachaud, 2001 et rééditions), Mister Everywhere (entretiens avec Pierre Rissient, Actes Sud, 2016), Les Derniers Jours de Marlon Brando (Stock, 2019). Lors de la sortie de La Bataille d'Alger en Blu-ray/DVD (Studiocanal, collection « Make My Day! », 2021), il consacre plus d'une heure d'entretien au film de Gillo Pontecorvo.
Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.
Depuis sa réalisation, La Bataille d'Alger a été souvent utilisé comme un film d'instruction et d'initiation à la guérilla ou la contre-guérilla urbaine.