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Restauration 4K par la Twentieth Century Fox et l'Academy Film Archive, avec le soutien de la Film Foundation.
Dans Madame de... de Max Ophuls, le général dit à son épouse, résumant d'un trait leur vie de couple : « Ce n'est que superficiellement que nous sommes superficiels. » On pourrait en dire autant de Voyage à deux tant l'histoire, sans se départir jamais d'une élégance apparemment frivole, n'en énonce pas moins, par mille chemins et sans détour, ses quatre vérités : l'incurable illusion romantique féminine qui culmine dans la sacralisation du mariage, l'homme éternel Narcisse infantile, la tristesse du sexe sans sentiment (l'auteur du scénario original signera celui du Eyes Wide Shut de Kubrick). Et encore l'éternelle sève de l'amour vrai et la beauté irradiante d'un retour de flamme. Mais dans Voyage à deux, c'est modernité à tous les étages, comme on le disait de l'eau et du gaz : la mise en scène se nourrit d'un double principe dynamique, d'un côté en allant de l'avant (la route, l'espace), de l'autre en ne cessant de regarder en arrière (le rétroviseur, le temps), le réalisateur et le spectateur se régalant de l'incessant ballet spatio-temporel des frôlements, évitements, collisions des corps, des images, des matières et des couleurs. Mais comment être surpris que la modernité européenne des années 1960 en passe, pour l'Amérique, par un Stanley Donen dans sa période anglaise, lui qui, dès 1949, à l'heure du néoréalisme, osait une comédie musicale en pleine rue (Un jour à New York) ? Voyage à deux est une leçon de vie doublée d'une leçon de cinéma, à moins que ce ne soit l'inverse.
Bernard Benoliel