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C'est l'un des joyaux des hollywoodophiles et des cinéastes cinéphiles (Tarantino, notamment), un de ces titres comme un nom de code qu'un spectateur averti échange avec son semblable pour le reconnaître ou le désavouer sur le champ. C'est un western de plein air, une intrigue ramenée à une poignée de personnages (mais chacun à plusieurs facettes), un rythme entre péripéties et écoulement du temps (le film dure à peine 1h 15, l'un de ses plans-séquences près de 3 minutes). C'est l'émotion, le temps d'une scène, d'une confession en acte, celle d'un homme condamné à la solitude qui veille un cheval blessé pour que l'animal retrouve l'envie de vivre au contact d'une présence. C'est en même temps un art des silhouettes, des contre-jours et de la nuit (américaine), une préférence pour le plan large au détriment des gros plans et une science des cadrages qui font soudain du CinemaScope le plus beau format du monde. C'est en somme une mise en scène qui témoigne calmement mais sans cesse d'un cinéaste en état de grâce, ainsi ce dernier plan tellement vanté, un mouvement ascendant à la grue qui rime avec le tout premier après le générique d'ouverture, un panoramique descendant. Et au milieu, tel un tronc d'arbre, l'acteur Randolph Scott, vêtu d'une tenue qui épouse la couleur de l'espace, celle de décors de pierre, arides, stériles, autant de figurations de son paysage mental dévasté, calciné. Ride Lonesome est bien le mètre étalon d'une perception et d'un goût, presque un partage des eaux.
Bernard Benoliel