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Les motifs que suggère le titre seraient presque inappropriés s’ils ne se référaient pas à la réponse laconique que D. W. Griffith, pionnier du cinéma classique hollywoodien, aurait donnée à la question « que faut-il pour faire un film ? ». Une fille et un flingue… vraiment ? La litote, reprise plus tard par Jean-Luc Godard, est ici superbement dépassée, tout comme les poncifs qui imprègnent le mode de représentation des femmes et des hommes à travers les productions cinématographiques des quatre premières décades.
Au-delà des visions réductrices et des clichés, il y a la mythologie et la pensée grecques à vocation universelle, que Gustave Deutsch convoque en associant des bribes de textes d’Hésiode, de Sappho et de Platon au magma constitué par les fonds d’archives filmiques. De ces fonds, Gustav Deutsch a extrait les illustrations de son récit évoquant la Genèse, le Paradis, Éros et Thanatos, et un cinquième acte, un Symposium, l’épilogue dans lequel un dialogue frontal rompt avec le mutisme antérieur.
De la plongée à l’immersion dans cette composition purement cinématographique, on découvre, par le jaillissement des plans colorés, par les mouvements des corps élémentaires, célestes et charnels, et par un accompagnement musical subtil et inspiré, une extatique symphonie architecturale et chorégraphique. À partir de films-flammes non consumés, Gustav Deutsch élabore une construction visuelle d’une virtuosité foudroyante. Hélas, la suite annoncée ne viendra pas.
Mehdi Taïbi