Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Restauration inédite par The Criterion Collection.
1971. Tandis que la guerre du Vietnam touche à sa fin et qu'Hollywood décide d'ouvrir ses studios à des réalisateurs afro-américains, Sweet Sweetback's Baadasssss Song est diffusé pour la première fois sur les écrans. Face à une Amérique sous haute tension, où le racisme et les violences policières explosent, le film représente une onde de choc, un voyage jusqu'au-boutiste à destination de spectateurs médusés. Pour son deuxième long métrage, Melvin Van Peebles s'investit aussi bien à l'écriture et à la réalisation qu'à l'interprétation, pour livrer un pamphlet enragé, qui joue toutes les cartes de la provocation. Dans ce kaléidoscope d'images inspiré par les films pornographiques de l'époque, le cinéaste cherche à susciter une prise de conscience semblable à celle vécue par son héros. Au sein d'un monde d'excès, qui exploite à l'envi la communauté noire, il imagine un personnage mutique soumis au système avant d'atteindre brutalement son point de rupture. Transformé en gigolo durant son enfance, puis témoin d'une cruauté implacable qu'il rejette, son protagoniste incarne une animalité féroce confrontée à une masculinité exacerbée. Classé X pour ses séquences explicites et la radicalité de son propos, Sweet Sweetback's Baadasssss Song signe la naissance de la blaxploitation dans un montage psychédélique, où son esthétique novatrice symbolise la perspective d'un changement des mentalités.
Céline Bourdin