La Dérobade

dimanche 3 avril 2022, 17h30

Salle Georges Franju

17h30 19h25 (115 min)

Daniel Duval
France / 1979 / 115 min / DCP

Avec Miou-Miou, Daniel Duval, Maria Schneider, Niels Arestrup.

Marie, 19 ans, s'ennuie dans sa banlieue. Elle rencontre un jour Gérard, frimeur et charismatique, et décide de partir avec lui, mais il se révèle n'être qu'un maquereau qui l'entraîne dans la prostitution.

Nouvelle version restaurée en 4K par TF1 Studio, avec le soutien du CNC, à partir du négatif image original et du négatif son français. Travaux numériques réalisés par Éclair Cinéma.


Daniel Duval est essentiellement connu comme l’une des gueules de voyou les plus célèbres du cinéma français. Mais c’est aussi et surtout un cinéaste d’une sensibilité à fleur de peau, qui a le plus souvent imaginé dans ses films des personnages se débattant face à l’adversité la plus grande. Il est l’auteur de six longs métrages, où la vie entre par tous les pores du plan, par le temps qui anime les plans séquences, par sa manière très précise de filmer l’espace, avec une attention aux détails, aux gestes des comédiens.
La Dérobade, film de commande adapté du roman célèbre de Jeanne Cordelier, est son seul succès public, porté par l’interprétation de Miou-Miou, qui s’est battue pour le rôle de Marie et obtient le César de la meilleure actrice en 1980. Pour la comédienne, c’est un rôle charnière, entre la fulgurance de sa révélation dans Les Valseuses et l’âge d’or des années 1980 (de La Femme flic à Tenue de soirée, Coup de foudre, La Lectrice, etc). La mise en scène de Duval, qui filme ici pour la première fois la ville après deux longs métrages situés à la campagne, est aussi laconique que son jeu. Duval croyait davantage à la puissance du récit cinématographique, à l’importance des détails (inserts ou gros plans) qu’aux dialogues, souvent réduits à l’essentiel. Seule tonalité étrange, la musique de Vladimir Cosma, assez décalée par rapport à la violence du film. La Dérobade donne aussi à voir de nombreux seconds rôles de choix, à commencer bien sûr par l’amie Maloup interprétée par Maria Schneider, ou André, le client violent que joue Niels Arestrup, à l’époque au début de sa carrière.

Bernard Payen