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Restauration et numérisation en 4 K par Hiventy, avec l'aide à l'unanimité de la commission du CNC, et supervisée par Julie Bertuccelli.
Malheureusement oublié depuis sa mort en 2014, Jean-Louis Bertuccelli est un cinéaste à redécouvrir. Outre les nombreux films réalisés pour la télévision, il a mis en scène quelques courts et huit longs métrages pour le cinéma, dont certains connurent un succès populaire en leur temps (Docteur Françoise Gailland, avec Annie Girardot) ou intriguent encore aujourd’hui par leur singularité (L’Imprécateur). Présenté en 1970 à la Semaine de la Critique, puis Prix Jean Vigo 1971, Remparts d’argile est un film très particulier dans le cinéma français, qui détonne aussi dans la filmographie du réalisateur. Il a pour racine la découverte conjointe par son auteur d’un village en Tunisie, Chebika, et des écrits de Jean Duvignaud sur ce même village. Contraint de tourner en Algérie, il trouvera Téhouda l’argileux, à 50 kilomètres de son modèle plus rocailleux.
Venu au cinéma par le son et la musique, Bertuccelli fait de son film un poème visuel et sonore où le silence se fendille de mille et un bruits du quotidien, où les dialogues laissent la place aux chants et aux prières. Totalement dénué d’exotisme, empreint d’une grande sobriété, le regard de Bertuccelli est celui d’un cinéaste ethnologue et humaniste. Seuls comptent les mouvements et les gestes des habitants, dont il filme le quotidien mais aussi la révolte par la grève. La caméra d’Andréas Winding capte en panoramiques, travellings, plans fixes d’une densité rare, aussi bien les déplacements des villageois, que la matière de ce territoire, fait de roche, d’argile, de terre ou de sang.
Bernard Payen