Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Restauration 4K effectuée par Mosfilm en 2018.
Si le thème de la Seconde Guerre mondiale a souvent permis aux films soviétiques de remporter des prix prestigieux dans les festivals étrangers (Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov, Palme d’or 1958 ; L’Enfance d’Ivan d’Andreï Tarkovski, Lion d’or 1962), L’Ascension, en gagnant l’Ours d’or à Berlin en 1977, impose Larissa Chepitko comme une cinéaste majeure et bat en brèche l’idée que les films de guerre sont l’apanage des hommes.
Le grand metteur en scène et époux de Larissa, Elem Klimov, lit la nouvelle de l’écrivain biélorusse Vassil Bykov, Sotnikov, et estime que sa femme sera plus à même que lui de porter cette histoire à l’écran. En s’adjoignant le concours de Iouri Klepikov, scénariste qui a déjà collaboré avec Andreï Kontchalovski et Alexeï Guerman, Larissa Chepitko transcende le récit en revenant aux thèmes qui lui sont chers – la nature, les choix cruciaux que doivent faire les hommes quand la guerre leur fait perdre leurs repères, la trahison… – et teint son film d’une religiosité et d’un mysticisme que le Politburo réprouve. Il faudra l’intervention du Premier Secrétaire du Parti communiste biélorusse pour faire accepter ce film qui, auréolé de son prix berlinois, attirera in fine dix millions de spectateurs.
Portée aux nues par la presse mondiale, Larissa Chepitko, décédée prématurément, n’aura malheureuseument pas la grande carrière que son quatrième film augurait.
Joël Chapron