L'Emprise du crime

dimanche 3 avril 2022, 13h45

La Filmothèque du Quartier latin Hors les murs

13h45 15h45 (120 min)

L'Emprise du crime The Strange Love of Martha Ivers
Lewis Milestone
États-Unis / 1945 / 120 min / DCP / VOSTF

Avec Barbara Stanwyck, Van Heflin, Lizabeth Scott, Kirk Douglas.

Le détective privé Sam Masterson retourne dans la ville de son enfance, Iverstown. Il y retrouve ses amis de jeunesse Martha Ivers et Walter O'Neil qui sont à présent mari et femme.

Restauré en 2020 par Paramount Pictures en collaboration avec Pro-Tek Media Preservation Services.


Il y a en quelque sorte deux films dans L’Emprise du crime : un prologue aux accents gothiques qui narre l’enfance de Martha Ivers, Sam Masterson et Walter O’Neil, et une suite qui nous les fait retrouver adultes. La première partie va beaucoup peser sur la seconde : l’autoritarisme, l’exigence, la dureté et la fascination pour l’argent des adultes - mais aussi la violence et le meurtre - vont marquer à jamais les enfants. Devenue adulte, Martha prend la tête de l’empire économique hérité de sa famille, qu’elle tient d’une main de fer. Elle a épousé Walter qui doit faire carrière en politique, mais qui lutte contre un fâcheux penchant pour l’alcool. Le retour de Sam, désormais détective privé, sème le trouble et le désordre chez ses amis d’enfance.
Ce scénario complexe réunit des figures caractéristiques du film noir : la femme fatale, l’homme faible, et le détective intègre, pris dans un jeu social dont il est acteur, mais qui le dépasse. Les rebondissements se multiplient, les scènes d’affrontement, d’humiliations et de séduction se succèdent à grande vitesse et, à travers une mise en scène nerveuse, Lewis Milestone souligne volontiers l’agitation destructrice qui anime chacun. L’Emprise du crime est aussi passionnant car largement nourri de psychanalyse. Les personnages se débattent avec leur passé et leur conscience, le piège s’est refermé sur eux. À l’âge adulte, aucune illusion n’est plus permise. « Il n’y a plus de place pour le rêve », nous dit Sam Masterson.

Pauline de Raymond