L'Aveu

samedi 4 décembre 2021, 14h30

Salle Henri Langlois

14h30 17h50 (200 min)

Costa-Gavras
France-Italie / 1969 / 140 min / DCP
D'après le récit L'Aveu d'Artur London.

Avec Yves Montand, Simone Signoret.

En 1951, à Prague, Artur Ludvík, vice-ministre des Affaires étrangères, est arrêté et torturé, victime d'une purge politique ordonnée par le président Gottwald.

Tiré du récit authentique d'Artur London, membre du Parti communiste tchécoslovaque contraint d'avouer de faux crimes et de dénoncer amis et collègues, L'Aveu stigmatise les pratiques staliniennes au début des années 50. Avec une grande rigueur, le film raconte la longue destruction morale de cet homme, parfaitement interprété par Yves Montand (lui-même proche du Parti communiste), remarquable dans l'incompréhension, le dégoût et le désespoir d'un partisan pris au piège de sa fidélité. Un an après le phénomène Z, Costa-Gavras poursuit dans sa volonté de dénoncer tous les totalitarismes, et permet à l'acteur d'accéder à l'un des plus beaux rôles de sa carrière.

« Artur London, le drame d'un communiste pris au piège de sa fidélité, et qui a eu le courage de dénoncer le piège sans renier la fidélité. »
(Chris Marker, extrait du commentaire d'On vous parle de Prague : Le Deuxième procès d'Artur London)


60 min

« La perte de poids de Montand, le personnage qu'il incarne, lié à son passé, à sa propre vie familiale – son frère était un dirigeant du PCF – font passer à Montand des nuits peuplées de cauchemars, suivies de réveils de plomb. À l'hôtel, nous avions des suites communicantes, je l'entendais crier. J'allais le voir, il dormait avec frénésie. Il me parlait de ses cauchemars, cherchait comment les introduire dans son jeu. Cela s'est traduit par des petits gestes et des regards qui venaient de son enfer nocturne. »
(Costa-Gavras, Va où il est impossible d'aller : Mémoires, Seuil, 2018)


Costa-Gavras est cinéaste et président de la Cinémathèque française.

Frédéric Bonnaud est directeur général de la Cinémathèque française.