Chaque 8 décembre, il reste 23 jours avant la fin de l'année, les nuits sont longues, on célèbre la fête des lumières à Lyon, l'anniversaire d'Aristide Maillol de Camille Claudel, de Georges Feydeau et, surtout, de Georges Méliès, jeune homme de 160 ans, né un 8 décembre de l'année 1861.

« La nuit est le livre noir du diable sur lequel il a inscrit toutes nos transgressions », écrit Thomas Nashe dans Terrors of the night en 1594. Le monde de la nuit, avec tous ses questionnements, est omniprésent chez les artistes, notamment depuis la fin du XIX^e siècle. La nuit a évolué et a transformé notre regard, à travers des révolutions comme l'électrification en 1900, la psychanalyse ou la conquête spatiale : autant de bouleversements dans la définition et le rapport que l'on entretient avec le noir de la nuit ou du moins les rêveries nocturnes. Que se passe-t-il chez Méliès, la nuit ? Tous les chats ne sont pas gris...

Le décor est signé Elena Selena (Lituanie/France), publiée chez Gallimard et spécialiste du livre pop up et du théâtre d'ombres, actuellement en scénographie à l'ENSAD. Elle est assistée par Antonin Frachet, étudiant à l'ENSAD.
Les boniments d'après textes et feuilles originales d'époque sont assurés par Julie Linquette (France), marionnettiste et dramaturge de la Compagnie StultiferaNavis – Le Bateau des Fous.
Les bruitages et le Foley art exclusifs confiés à Dominyka Adomaitytė (Lituanie/République Tchèque), artiste « Foley » et sound designer, actuellement étudiante à l'école FAMU (Prague).
Le diable sortira du piano grâce à Lawrence Leherissey (France), illustre familier de l'œuvre et univers de Georges Méliès, son trisaïeul.

CAUSERIE

Animée par Émilie Cauquy, avec :

Alain Cabantous, agrégé d'histoire, docteur ès lettres, professeur émérite d'histoire à l'université de Paris I-Panthéon-Sorbonne. Il a été chargé de recherche, puis directeur de recherche au CNRS. Ses sujets d'études portent sur l'histoire sociale et religieuse de l'époque moderne. En 2009, il a publié un ouvrage intitulé Histoire de la nuit. Il observe la société moderne à travers le prisme de la nuit et ce qu'elle représente, espace et temps, absence de lumière, lieu d'angoisse ou lieu mystique, et explore les pratiques qui lui sont liées.

Francis Rocard, astrophysicien spécialisé en planétologie, directeur des programmes d'exploration du Système solaire au CNES depuis 1989. Francis Rocard débute sa carrière au CNRS et a participé aux missions VEGA de survol de la comète de Halley en 1986 et PHOBOS-88 d'étude minéralogique de la surface de Mars. Il a suivi la réalisation de toutes les missions d'exploration des planètes où la France s'est impliquée (Mars-96, Curiosity, Cassini-Huygens, étude du système de Saturne et de son satellite, Titan en coopération avec l'Agence spatiale européenne et la NASA, Rosetta et Philae, mission d'étude d'une comète avec l'ESA, JUICE étude des lunes glacées de Jupiter et 1ère mission européenne vers le Système solaire externe). Même s'il explore notre banlieue proche par robots interposés, Francis Rocard a à cœur de partager ces découvertes auprès d'un large public par la publication d'ouvrages et d'interventions publiques.

Frédéric Tabet, artiste magicien, maître de conférences en études cinématographiques à l'université Toulouse-Jean Jaurès, et diplômé de l'école nationale supérieure Louis-Lumière. Ancien opérateur de prises de vues, Frédéric Tabet enseigne également la direction de la photographie à l'ENSAV, Université Toulouse 2. Il est spécialiste du cinéma des premiers temps et des relations entre les effets magiques et le cinéma et a publié notamment Le Cinématographe des magiciens : 1896-1906, un cycle magique (P.U Rennes, 2018).

PROGRAMME DE FILMS
Au clair de la lune ou pierrot malheureux (1903, 3')
Rêve de noël (1900, 5')
Le Voyage dans la Lune (1902, 15')
Cendrillon ou la pantoufle merveilleuse (1912, 30')

Restaurations numériques 2020 en 8k, réalisées au laboratoire du CNC et étalonnées par la Cinémathèque française, en collaboration avec Jacques Malthête, avec le soutien de la Fondation d'entreprise Neuflize OBC et la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé. Une première campagne de numérisation avait été menée dès 2013 grâce à la donation de Madeleine Malthête Méliès et l'association Les Amis de Georges Méliès d'éléments de conservation et copies d'exploitation 35mm. Remerciements particuliers à Madeleine Malthête-Méliès pour ses dons et dépôts conservés dans les collections de la Cinémathèque française. Remerciements à Lobster Films, au BFI, et à Papiers procédé Chenel (Vanves).