Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Bis Polars français des années 1980
Le film policier a longtemps fait partie des genres dominants du cinéma populaire français. Celui des années 1980 a un profil singulier, une manière de refléter un air du temps qui permettaient aux vieilles recettes de se moderniser quelque peu, de se confronter aux nouvelles idéologies de son époque. Mais revoir ces films aujourd'hui c'est aussi prendre conscience, a posteriori, de leur caractère crépusculaire.
Un dimanche de flic (1982) est signé Michel Vianey qui s'était fait connaitre par des films bien éloignés du genre criminel comme Un type comme moi ne devrait jamais mourir ou Plus ça va, moins ça va, avant de succomber aux sirènes du polar en adaptant ce roman de l'américain Andrew Coburn Personne ne devrait mourir comme ça (Série noire n°1822). Le film met en vedette deux valeurs sures du cinéma français, Jean Rochefort et Victor Lanoux, dans le rôle d'un tandem de policiers dont l'amitié sera mise à l'épreuve par un choix cornélien, celui de sortir, ou non, de la légalité. Ce thriller psychologique sur la relativité des valeurs morales que s'impose la police et sur la hantise du vieillissement est éclairé, de surcroît, par le grand directeur de la photographie Robby Muller, transfuge venu du cinéma de Wim Wenders. Un dimanche de flic compte par ailleurs, lois de la coproduction oblige, dans la distribution les fassbindériens Barbara Sukowa (Berlin Alexander Platz, Lola, une femme allemande) et Armin Mueller-Stahl.
La Crime (1983) est signé de Philippe Labro, journaliste réputé et grand admirateur de cinéma américain dont c'est le sixième et avant-dernier long métrage. Le scénario, signé Jacques Labib, Philippe Labro et Jean-Patrick Manchette, ressuscite les recettes du film noir et les acclimate aux turpitudes politiques française. On se souvient ainsi que, quelques années plus tôt, les exécutions mystérieuses de politiciens (De Broglie, Fontanet) nourrissaient les rubriques de faits divers, ce qui, de toute évidence, constitue la source d'inspiration principale du film. Une enquête sur le meurtre d'un avocat célèbre entraîne une série d'assassinats et la découverte d'un scandale politico-financier. La Crime relève tout autant d'un cinéma d'action que d'un cinéma de dénonciation. Claude Brasseur y incarne, avec un enthousiasme certain, un commissaire de police bourru et bougon qu'un commentateur exalté a décrit comme « un Columbo sous acide » alors qu'un critique de l'époque le comparait à un « Terence Hill dans un remake albano-éthiopien de Trinita dans les mines de gruyère de Bornéo. »
Jean-François Rauger