Un dimanche de flics

vendredi 25 février 2022, 20h00

Salle Georges Franju

20h00 21h40 (100 min)

Michel Vianey
France-RFA / 1982 / 100 min / 35mm
D'après le roman Personne ne devrait mourir comme ça d'Andrew Coburn.

Avec Jean Rochefort, Victor Lanoux, Barbara Sukowa, Maurice Biraud.

Franck et Rupert, deux policiers de la Brigade criminelle, interviennent dans un héliport parisien où de la drogue doit être échangée contre une grosse somme d'argent. Ils décident de garder le butin et se retrouvent aux prises avec la mafia.

Bis Polars français des années 1980

Le film policier a longtemps fait partie des genres dominants du cinéma populaire français. Celui des années 1980 a un profil singulier, une manière de refléter un air du temps qui permettaient aux vieilles recettes de se moderniser quelque peu, de se confronter aux nouvelles idéologies de son époque. Mais revoir ces films aujourd'hui c'est aussi prendre conscience, a posteriori, de leur caractère crépusculaire.

Un dimanche de flic (1982) est signé Michel Vianey qui s'était fait connaitre par des films bien éloignés du genre criminel comme Un type comme moi ne devrait jamais mourir ou Plus ça va, moins ça va, avant de succomber aux sirènes du polar en adaptant ce roman de l'américain Andrew Coburn Personne ne devrait mourir comme ça (Série noire n°1822). Le film met en vedette deux valeurs sures du cinéma français, Jean Rochefort et Victor Lanoux, dans le rôle d'un tandem de policiers dont l'amitié sera mise à l'épreuve par un choix cornélien, celui de sortir, ou non, de la légalité. Ce thriller psychologique sur la relativité des valeurs morales que s'impose la police et sur la hantise du vieillissement est éclairé, de surcroît, par le grand directeur de la photographie Robby Muller, transfuge venu du cinéma de Wim Wenders. Un dimanche de flic compte par ailleurs, lois de la coproduction oblige, dans la distribution les fassbindériens Barbara Sukowa (Berlin Alexander Platz, Lola, une femme allemande) et Armin Mueller-Stahl.

La Crime (1983) est signé de Philippe Labro, journaliste réputé et grand admirateur de cinéma américain dont c'est le sixième et avant-dernier long métrage. Le scénario, signé Jacques Labib, Philippe Labro et Jean-Patrick Manchette, ressuscite les recettes du film noir et les acclimate aux turpitudes politiques française. On se souvient ainsi que, quelques années plus tôt, les exécutions mystérieuses de politiciens (De Broglie, Fontanet) nourrissaient les rubriques de faits divers, ce qui, de toute évidence, constitue la source d'inspiration principale du film. Une enquête sur le meurtre d'un avocat célèbre entraîne une série d'assassinats et la découverte d'un scandale politico-financier. La Crime relève tout autant d'un cinéma d'action que d'un cinéma de dénonciation. Claude Brasseur y incarne, avec un enthousiasme certain, un commissaire de police bourru et bougon qu'un commentateur exalté a décrit comme « un Columbo sous acide » alors qu'un critique de l'époque le comparait à un « Terence Hill dans un remake albano-éthiopien de Trinita dans les mines de gruyère de Bornéo. »

Jean-François Rauger