Autant en emporte mon nunchaku [Street Fighter

vendredi 3 décembre 2021, 20h00

Salle Georges Franju

20h00 21h25 (82 min)

Autant en emporte mon nunchaku [Street Fighter Gekitotsu! Satsujin ken [激突! 殺人拳
Shigehiro Ozawa
Japon / 1974 / 82 min / Numérique / VOSTF

Avec Sonny Chiba, Yôko Ichiji, Masashi Ishibashi.

Le tueur à gages Takuma Tsurugi est engagé pour 40 millions de yens afin de tuer deux comptables d'une société mafieuse.

Hommage à Sonny Chiba

Sonny Chiba ou Shin’ichi Chiba était une légende vivante. Sa disparition le 19 août dernier nous fournit l’occasion de de lui rendre hommage dans le cadre d’une séance dédiée au Cinéma bis, car il fut un des grandes figures du cinéma populaire japonais. Une star qui parvenait à marquer de son charisme brutal, de sa présence, les productions les plus anonymes auxquelles il participait.
De son vrai nom Sadao Maeda, il est né le 23 janvier 1939 à Fukuoka. Très jeune, il se consacre au karaté sous la conduite du grand maître Masutatsu Oyama. Repéré par le studio TOEI, il débute à l’aube des années 1960 dans des séries télévisées. Kinji Fukasaku lui donne ses premiers grands rôles au cinéma dans le diptyque inspiré du film noir américain L’Homme au drôle de chapeau. Il va incarner la réponse du cinéma japonais à la figure de la star hongkongaise Bruce Lee. Son style est plus confus, plus brouillon que celui du Petit Dragon, plus violent aussi, si une telle chose était possible. Dans la trilogie Street Fighter, qui débute en 1974, il va incarner un anti-héros particulièrement vénal et immoral. Les films sont incroyablement brutaux, d’une violence graphique inégalée et d’une inventivité gore inédite (plans de radiographie exposant les fractures provoquées par les coups du héros, organes génitaux arrachés à pleine main, etc.)
Les Guerriers de l’apocalypse est une excellente et curieuse production, tout autant qu’un grand film d’action, réalisé en 1979 par Kosei Saito. Chiba incarne un officier de l’armée japonaise commandant une escouade projetée dans une faille temporelle et plongé au beau milieu d’une guerre médiévale. Entre Apocalypse Now et Kagemusha, le film lui donne l’occasion de composer un personnage ambigu rongé par la volonté de puissance et le désir proprement démiurgique de changer le cours de l’Histoire. L’intensité de son jeu leste d’un poids particulièrement intense sa névrose destructrice.

Jean-François Rauger