Table ronde avec François Angelier et Jean Narboni. Rencontre animée par Frédéric Bonnaud

samedi 22 janvier 2022, 14h30

Salle Henri Langlois

14h30 17h35 (182 min)

Joseph Losey
France-Italie / 1975 / 122 min / DCP

Avec Alain Delon, Jeanne Moreau, Francine Bergé.

En 1942, Robert Klein, amateur d'art, profite des lois raciales de Vichy pour racheter à bas prix des œuvres à des collectionneurs qui tentent de fuir la France. Il découvre un jour que quelqu'un cherche à le faire confondre avec un autre Robert Klein, juif.

Restauration 4K par StudioCanal.


César du meilleur film, du meilleur réalisateur et des meilleurs décors en 1977, Monsieur Klein dresse le portrait kafkaïen de la condition juive durant l'Occupation. Sur un scénario de Franco Solinas, Joseph Losey revient vers l'atmosphère de ses premiers films avec une nouvelle dénonciation de l'intolérance et du racisme qui gangrènent une société malade. Alors que son personnage principal, un bourgeois opportuniste, veut s'enrichir sur la détresse d'autrui, il est rattrapé par le destin et se retrouve aux prises avec un mystérieux double de lui-même. Lancé à sa recherche, son héros voit son inébranlable confiance s'évaporer à mesure qu'il avance dans une odyssée faite de doutes et d'humiliations. À travers cette descente aux enfers, Losey s'intéresse à l'absurdité du monde et à la naissance du remords. Remarquablement incarné par Alain Delon, son protagoniste comprend trop tard la puérilité d'un orgueil mal placé, qui lui ouvre les portes de la déchéance. Par son regard soudainement transformé, le cinéaste raconte ces actes que l'on se borne à ignorer et ces visions d'horreur à affronter pour retourner vers notre humanité.


Table ronde avec François Angelier et Jean Narboni
Rencontre animée par Frédéric Bonnaud
60 min

À la suite de la projection de Monsieur Klein de Joseph Losey

« Poursuivant un homonyme insaisissable, un double se dérobant sans cesse, suspecté puis surveillé à son tour, il [Robert Klein] est pris dans un engrenage qui le perdra en le faisant peu à peu se confondre, dans un étrange et parfois fantastique devenir-juif, avec celui qu'il cherchait à ne pas être et dont l'existence même reste incertaine tout au long du film. »
Jean Narboni, La Grande Illusion de Céline, Capricci, 2021

« Ce film n'est pas une reconstitution précise de la Grande Rafle. C'est une tentative pour saisir l'essence de cette période, et des événements qui s'y sont produits, sous la forme d'un apologue documenté en guise d'avertissement. »
Joseph Losey, Positif, octobre 1976, cité dans François Angelier, « Une proie pour l'ombre », Mr. Klein, coffret Studiocanal, collection Make My Day, Hors-série, 2021.

À partir de 17h45, la discussion sera suivie d'une signature par François Angelier et Jean Narboni de leurs ouvrages à la librairie de la Cinémathèque, en particulier le coffret de Mr. Klein (Studiocanal) et La Grande Illusion de Céline (Capricci).


François Angelier est journaliste et producteur de l'émission Mauvais genre sur France Culture. Il est l'auteur de biographies et d'essais sur des figures religieuses et littéraires (Léon Bloy, Paul Claudel, Huysmans) et il est aussi directeur de l'édition des œuvres de Jules Verne dans la bibliothèque de la Pléiade (Gallimard, 2012).

Jean Narboni a été critique, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, responsable de collection et enseignant. Il a publié plusieurs ouvrages dont, aux éditions Capricci : ...Pourquoi les coiffeurs ? Notes actuelles sur « Le Dictateur » (2010), Samuel Fuller : Un homme à fables (2017) et, récemment, La Grande illusion de Céline (2021).

Frédéric Bonnaud est directeur général de la Cinémathèque française.