Fable post-apocalyptique, réalisée la même année que le nihiliste Dillinger est mort, La Semence de l'homme est une réflexion désespérée sur la fin de l'humanité défaillante. À l'homme, en proie à sa survie, qui s'évertue à sauvegarder des objets de consommation, comme des bribes d'une société en décomposition, Ferreri oppose la femme génitrice, bien décidée à ne pas perpétuer cette espèce malade. Alors que le monde meurt peu à peu, le couple trouve refuge sur une plage, où passent les milices fascistes enjoignant de procréer, les randonneuses tentatrices et les dépouilles de baleines échouées sur le sable, annonçant celle du King Kong en carton-pâte de Rêve de singe, métaphore de l'homme impuissant, qui ne réussit pas à devenir père. Un thème qui hante toute l'œuvre de Ferreri, obsédé par la défaite de l'homme moderne, voire de sa disparition.