Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Restauré en 4K par TF1, à partir du négatif original 65 mm et du son magnétique six pistes d’origine.
Ce film de cape et d’épée n’a rien à voir, malgré son titre, avec le roman d’Alexandre Dumas. Il s’agit d’un scénario original de Christian-Jaque et Henri Jeanson qui brodent un récit d’aventures historiques autour du thème des frères jumeaux et des premiers soubresauts de la Révolution. Les deux hommes empruntent le titre d’un roman de Dumas dans le seul dessein de souligner la parenté avec leur Fanfan la Tulipe (1952). Alain Delon, nouvelle vedette du cinéma européen depuis Plein Soleil, entend rivaliser avec Gérard Philipe et endosse avec beaucoup de panache la double – et même triple – identité des frères Saint-Preux et de la Tulipe noire. Ces motifs du dédoublement et du transfert d’identité, que l’on trouvait déjà dans Plein Soleil sur un mode criminel et pathologique, vont traverser la filmographie d’Alain Delon, et trouver leurs points culminants dans Mr. Klein et Nouvelle Vague. Delon, c’est le vertige de Narcisse se noyant dans son reflet, enivré par sa propre beauté, suscitant la haine autant que le désir. La Tulipe noire représente une aubaine pour l’acteur qui s’ébroue avec élégance dans le registre du cinéma d’action populaire, après avoir brillé sous la direction de grands maîtres tels que Visconti et Antonioni. La Tulipe noire offre ses derniers feux à un cinéma de divertissement, joyeux et mouvementé.
Olivier Père