Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Que nous paraît lointaine la flamboyance des mercenaires de John Sturges lorsque l'on regarde ceux que met en scène Richard Brooks en 1966 dans Les Professionnels... Si tous les éléments d'un grand western spectaculaire sont réunis à l'écran, les gueules burinées d'une pléiade de stars masculines rompues à l'exercice, auxquelles s'ajoute la beauté sauvage de Claudia Cardinale, des embuscades dans des ravins escarpés, des courses-poursuites, de la dynamite et même une tempête de sable, cette matière semble s'organiser pour faire corps et résister à la grandiloquence attendue. Richard Brooks s'évertue en effet à déployer une tonalité inhabituelle pour le genre, bâtie sur le doute et la lassitude qu'expriment les personnages au petit jour. Par sa manière de fractionner le cadre, il recompose notre rapport au désert, territoire matriciel de l'Histoire américaine et de son cinéma, préférant, aux vastes plans d'ensemble iconiques, l'intimité de la photographie étonnamment peu saturée de Conrad Hall. Il en va de même pour la musique de Maurice Jarre qui, bien qu'empreinte d'épique, ne souligne que rarement les scènes d'action, comme pour mieux révéler la vacuité qui entoure ces hommes aux convictions vacillantes. Désabusé, Les Professionnels s'interroge sur la postérité d'un genre qui aura fait les grandes heures d'Hollywood, et prolonge la réflexion qui, entamée par John Ford au début des années 60, trouvera sa résolution dans La Horde sauvage de Sam Peckinpah, trois ans plus tard.
Nicolas Métayer