La Valse des médias

mercredi 15 septembre 2021, 19h15

Salle Georges Franju

19h15 21h05 (106 min)

Luc Moullet
France / 1987 / 27 min / Numérique

Avec Luc Moullet, Jean Abeillé, Claude Melki, Claude Buchvald.

Étude sur l'évolution et la modernisation des bibliothèques et médiathèques publiques.

Court métrage de commande initié par la BPI du Centre Pompidou, La Valse des médias analyse, dans une tonalité à la fois légère et rigoureuse, l'image désuète des bibliothèques et les différentes manières de la moderniser. Dans une approche toujours subtilement décalée, Luc Moullet transforme l'exercice en étude caustique des attitudes codifiées propres aux bibliophiles. Avec sa clairvoyance habituelle, il élabore un documentaire aussi ludique que désopilant sur la complexité d'innover au sein d'un secteur qui peine parfois à évoluer avec son époque.


Luc Moullet
France / 1990 / 13 min / Vidéo

Avec Luc Moullet, Jean Abeillé.

Les éphémérides de La Sept, ou du moins La Sept telle que l'imaginaient Luc Moullet et Jean Abeillé.

Dans cette commande sollicitée par La Sept en 1990, Luc Moullet imagine plusieurs éphémérides de la chaîne de télévision, qu'il crée en partenariat avec l'acteur et présentateur Jean Abeillé. Voulant, tout d'abord, mettre en lumière des créations méconnues comme La Chouette aveugle de Raoul Ruiz ou Le Moindre geste de Fernand Deligny, le cinéaste choisit lui-même les commentaires, le découpage et la tonalité cocasse du court métrage. Le film ne sera cependant jamais diffusé sur décision de la chaîne.


Luc Moullet
France / 1994 / 24 min / Numérique

Réflexion sur le consumérisme à travers le monde des supermarchés.

Après avoir exploré l'origine des aliments (Genèse d'un repas) et imaginé une issue à la surpopulation (Imphy, capitale de la France), Luc Moullet s'attaque à un autre sujet épineux : la grande distribution et la toute-puissance des supermarchés. Présentés comme de nouveaux lieux de culte, ils symbolisent, pour le cinéaste, des temples de la consommation mettant en péril la nature et la culture. Grâce au poids des images, à peine soulignées par une voix off discrète, Toujours plus analyse un système défaillant dans une forme d'aliénation élaborée au service du profit. Entre scénographie séduisante et têtes de gondole aux promotions engageantes, tout concourt à plonger le client dans une surabondance nocive. Luc Moullet l'a bien compris et filme en gros plans une industrie qui multiplie les initiatives contestables au cœur d'une dénonciation sociétale subtilement réussie.


Luc Moullet
France / 2010 / 14 min / Numérique

« En 1993, j'avais tourné Toujours plus. Manquait donc le complément indispensable, Toujours moins, mon quarantième film. Il évoque en quatorze minutes l'évolution et l'accroissement, de 1968 à 2010, des dispositifs fondés sur l'informatique, automates, bornes et autres, que l'on retrouve dans tous les domaines. Le but de notre système actuel semble être de n'employer qu'un seul individu par secteur d'activité. Un constat à la fois amer et drôle : les moyens de cette réduction perpétuelle sont surprenants, cocasses. » (Luc Moullet)

Presque vingt ans après Toujours plus, minutieuse et accablante critique de la grande distribution, Luc Moullet lui offre une suite, Toujours moins, où il s'attarde sur la généralisation des automates. Déjà présente dans Barres en 1983, cette réflexion sur le remplacement progressif de l'homme au profit des machines trouve son apothéose dans son quarantième film. En observant la déshumanisation de notre société, le cinéaste examine d'un œil toujours aussi fantaisiste, mais de plus en plus inquiet, la réduction de l'emploi et la perte de lien social. Alors que ces avancées technologiques devraient faciliter notre quotidien, elles ne sont, à bien y regarder, qu'une énième tentative d'augmenter les ventes et de favoriser la consommation de masse. Lucide, et cette fois fataliste, Luc Moullet remonte le temps et les époques pour détricoter les codes d'un monde étrange, qui place désormais des intermédiaires incongrus entre les individus.


Luc Moullet
France / 1996 / 11 min / 16mm / VOSTA

Avec Jean-Christophe Bouvet, Claude Merlin, Guillaume Pelé, Antonietta Pizzorno.

Dans une maison des Alpes, les membres d'une famille se disputent pour choisir leur programme télévisé.

Écrit dans le cadre d'un concours organisé par Canal+ sur le thème « La télé fait rire », L'Odyssée du 16/9° voit une famille se déchirer autour du choix d'un programme télévisé. Entre un père qui réclame du sport, une mère qui attend le film du soir et un fils à l'affût d'un concert de rock, Luc Moullet explore leurs irréconciliables différends au cœur d'une corrosive critique des écrans. Prénommés Ulysse, Alexandre, Achille ou encore Hélène, ses personnages viennent confronter une inspiration antique – empruntée à Godard – à des problématiques contemporaines dans un flot effréné de dialogues.


Luc Moullet
France / 2014 / 17 min / DCP

Avec Claude Merlin, Jean Abeillé, Pascale Bodet, Guy Cambreleng.

Une assemblée générale de copropriétaires vue par Luc Moullet.

Alors qu'il estime lui-même être parvenu au bout de ses idées et de son système, Luc Moullet retrouve, en 2014, quelques complices de longue date, tels que Jean Abeillé, pour la réalisation d'un nouveau court métrage. En s'inspirant de ses propres voisins, le cinéaste imagine une assemblée générale qui tourne au conflit dans un mélange de réalisme et de facétie. Sélectionné dans de nombreux festivals à travers le monde, le film témoigne de l'intacte perspicacité d'un auteur toujours prompt à observer ses contemporains.