Imphy, capitale de la France

jeudi 9 septembre 2021, 22h00

Salle Georges Franju

22h00 23h40 (100 min)

Luc Moullet
France / 1990 / 6 min / Numérique

Des habitants d'Orly évoquent les nuisances sonores provoquées par la proximité de l'aéroport. Documentaire commandité par le Conseil général du Val-deMarne, qui met en lumière l'impuissance des municipalités à trouver des solutions.

À la suite d'une commande du Conseil Général du Val-de-Marne, cinq réalisateurs sont sollicités afin de poser leur caméra dans la ville de leur choix. Parmi eux, Luc Moullet décide de filmer la commune d'Orly où les habitants doivent supporter le bruit intempestif de l'aéroport. Face à une municipalité inopérante et au manque d'alternatives viables, le cinéaste expose, entre zones de décollage et d'atterrissage, le quotidien des résidents. En observateur attentif, il dévoile la dégradation progressive de maisons soumises à l'excès de décibels et l'exaspération de riverains au bord de la crise de nerfs.


Luc Moullet
France / 1994 / 13 min / 16mm

Une visite touristique de Foix (Ariège), « la ville la plus ringarde de France ».

Lorsque Luc Moullet visite la ville de Foix en 1973, il découvre ce qui semble être le cauchemar de tous citadins : une succession de mornes lieux communs et une improbable occupation de l'espace. Après une vingtaine d'années passées à rechercher une commune française encore plus morose à filmer, il se résout à l'évidence et choisit, lors d'un nouveau séjour à Foix, d'y tourner son court métrage en 1994. Entre Terres noires et Les Havres, le cinéaste observe des rues surannées et une architecture désuète, soumises à d'aberrantes idées de construction. Dans sa soif de détails marquants, il veut guider le regard du spectateur en évitant de le confronter à la caricature ou aux clichés. Au contraire, l'ambition de Luc Moullet se résume dans une envie de susciter la curiosité et d'éveiller l'esprit critique face à la monotonie quotidienne. Sans forcer le trait inutilement, il se contente des faits et des images pour distiller une ironie saillante et faire naître de la cohérence au sein du chaos.


Luna Lesoing
France / 2016 / 4 min / Numérique

20 ans après le film Foix de Luc Moullet, une lycéenne fuxéenne répond au cinéaste pour contredire sa vision de la ville.

En 1994, Luc Moullet consacrait un court métrage à la ville de Foix où il arpentait les rues d'un endroit jugé morose, englouti sous un agencement de l'espace incohérent. Vingt-deux ans plus tard, une jeune fuxéenne, Luna Lesoing, lui répond dans une lettre ouverte de quatre minutes. Sur les traces du cinéaste, elle use du même ton piquant en jouant sur des codes cinématographiques similaires pour neutraliser une critique des lieux trop facile à son goût. Prenant le contrepied du film de Luc Moullet, la réalisatrice parcourt Foix sous un soleil radieux et insiste sur les évolutions positives effectuées par la commune depuis ces dernières années.


Luc Moullet
France / 1983 / 12 min / 16mm

Le Havre, montré non pas comme une ville d'un seul tenant axé sur son port, mais comme une multitude de quartiers et de communes annexées, d'une rare diversité.

Dix ans avant Foix, Luc Moullet pose ses valises au Havre afin d'observer la diversité d'une ville souvent associée à l'austérité. Dans une démarche bienveillante, il cherche à montrer la réalité des lieux, la variété de ses quartiers et l'aspect atypique de sa construction. Tout au long de son commentaire et de sa déambulation, le cinéaste capte, avec son acuité habituelle, la singularité d'un espace auquel il redonne attrait et visibilité à l'écran.


Luc Moullet
France / 1994 / 25 min / 16mm

Avec Luc Moullet et Antonietta Pizzorno.

Pour résoudre les graves problèmes nés de la concentration de population autour de Paris, un couple de cinéastes part à la recherche d'une nouvelle capitale.

Au cœur d'une veine déjà explorée dans Genèse d'un repas, Luc Moullet continue l'orientation progressive de son cinéma vers plus d'engagement environnemental. Dans Imphy, capitale de la France, il s'applique à trouver une solution contre la surpopulation qui gangrène la région parisienne. À la recherche d'une nouvelle capitale pour le pays, le réalisateur s'improvise en loufoque professeur de géographie dans une démonstration scientifique joyeusement décalée.


Luc Moullet
France / 1983 / 15 min / Numérique

Avec Jean Abeillé, René Gilson, Luc Moullet.

Une suite de sketches montre toutes les façons imaginables de passer les tourniquets du métro.

En réaction à la campagne RATP de 1982 lancée sous le slogan « Frauder, c'est bête », Luc Moullet imagine une ode burlesque à l'agilité des fraudeurs, contraints de renouveler d'ingéniosité depuis la disparition des poinçonneurs et l'émergence des machines automatiques. «  Plus il y a d'obstacles, plus l'homme veut les vaincre » : la citation de Pascal – placée au centre du court métrage – résume l'ambition du film et du cinéaste, désireux de mettre en scène l'escalade d'un système que rien n'arrête. À chaque progrès technique, l'usager doit s'adapter, et Luc Moullet filme ce bras de fer d'un regard amusé tout en conservant un propos politique. Presque entièrement créé en studio par crainte d'être interdit de tournage dans le métro, Barres parvient à susciter un rire généreux grâce à son ancrage réaliste et à une succession de rebondissements plus réjouissants les uns que les autres.


Luc Moullet
France / 1995 / 25 min / Numérique

Exploration de la ville de Des Moines, dans l'Iowa, centre de l'obésité, qui représente une part de l'Amérique profonde.

Pour son premier voyage aux États-Unis, Luc Moullet s'invite dans la capitale de l'Iowa, Des Moines, au cœur de l'Amérique profonde. Sur les lieux de naissance respectifs de John Wayne (Winterset) et Jean Seberg (Marshalltown), deux de ses références fétiches, le cinéaste organise un road movie qui témoigne de la cassure béante entre deux visions du pays. Fort éloigné du rêve américain, son périple voit, peu à peu, un modèle idyllique se craqueler pour céder la place à la violence de sa réalité sociale. En pleine errance dans des rues désertiques, Luc Moullet arpente une ville fantôme, faite de pavillons analogues et de terrains abandonnés, où les inégalités abondent au sein d'un quotidien sans attrait. Dans sa recherche habituelle d'absurdité face à l'absence de bon sens et à l'illogisme, son cinéma se fait, cette fois, plus désabusé, comme soudainement convaincu que le monde demeure partout aussi identique que fourbe.