De générations en générations, de rencontres en séparations, City of Hope compose une galerie de personnages installés dans un environnement inhospitalier où chaque jour ressemble à un combat de longue haleine pour survivre. Aux côtés de Vincent Spano ou de Chris Cooper, qu'il accompagne devant sa caméra, John Sayles narre, au cœur de nombreux plans-séquences, des conflits communautaires et des inimitiés enjolivés par un climat politique délétère. Entre pauvreté, racisme et violences perpétuelles, il filme une lutte des classes, un ballet incessant de vies, de problèmes et de tentatives avortées dont l'issue ne paraît jamais possible. À Hudson City, une époque et une société se confrontent avec vérité et consistance à travers une trentaine de protagonistes réunis par l'envie de s'en sortir. Réalisé avant les émeutes de Los Angeles, son long métrage échappe miraculeusement au manichéisme et aux lieux communs grâce à l'intelligence de son traitement. Caméra à l'épaule, John Sayles se veut réaliste, parfois pessimiste, mais conserve une lueur d'espoir au bout du tunnel pour une Amérique contemporaine en quête d'apaisement.