Le Décalogue 9 : Tu ne convoiteras pas la femme d'autrui

lundi 25 octobre 2021, 21h15

Salle Jean Epstein

21h15 23h10 (115 min)

Krzysztof Kieślowski
Pologne / 1989 / 58 min / DCP / VOSTF

Avec Piotr Machalica, Ewa Błaszczyk, Jolanta Piętek-Górecka.

Après dix ans de mariage, Roman, un cardiologue réputé, devient subitement impuissant. Sa femme le rassure et se montre compréhensive, mais il découvre bientôt qu'elle a un amant.

Dans la même tonalité que le troisième volet romanesque du Décalogue, Tu ne convoiteras pas la femme d'autrui replace les sentiments au cœur de sa réflexion principale. Devant un homme impuissant – au propre comme au figuré –, Krzysztof Kieślowski envisage la solution d'une liaison adultérine, ouvertement proposée par l'époux à sa femme. Mais, comme le cinéaste l'a compris, le cœur ne peut qu'exploser face à la jalousie et à l'angoisse, malgré sa soif de raison. À l'écran, il filme un mariage disloqué dans une réaction en chaîne et un héros qui préfère attenter à sa vie plutôt que d'imaginer sa compagne heureuse avec un autre. Envieux mais soumis, aussi bienveillant qu'inapte à accepter sa défaite, l'humain ne sait comment contrôler ses émotions et finit par courir à sa perte, inexorablement prisonnier de son orgueil et de ses pulsions.


Krzysztof Kieślowski
Pologne / 1989 / 57 min / DCP / VOSTF

Avec Jerzy Stuhr, Zbigniew Zamachowski.

Jerzy, marié et malheureux en ménage, et son frère Artur, passionné de hard rock, viennent de perdre leur père, qu'ils ne voyaient presque plus. Dans l'appartement du défunt, ils découvrent une précieuse collection de timbres.

Sur une note plus légère, Krzysztof Kieślowski clôt son impressionnant Décalogue avec Tu ne convoiteras pas les biens d'autrui, un récit de deuil où deux frères se réconcilient à la mort de leur père. Alors qu'ils ignoraient tout de sa passion pour la philatélie, ils se lancent, à sa suite, dans une conquête faite d'appât du gain et d'étranges combines. Dans ces retrouvailles improvisées, l'intrigue importe peu à Kieślowski, qui privilégie un équilibre instable entre affection et crainte pour raconter les enjeux et les souvenirs engendrés par la disparition d'un proche. Au terme de son observation d'un monde sans pitié avec les hommes, le cinéaste y saisit, une dernière fois, les détours d'une humanité morcelée, seulement suspendue à de rares éclats de connivence.