Le Décalogue 2 : Tu ne commettras point de parjure

vendredi 22 octobre 2021, 19h30

Salle Georges Franju

19h30 21h20 (110 min)

Krzysztof Kieślowski
Pologne / 1989 / 53 min / DCP / VOSTF

Avec Maja Komorowska, Henryk Baranowski.

Le jeune Paweł s'interroge sur la mort, entre le cartésianisme de son père, universitaire, et la foi de sa tante, fervente catholique.

Œuvre-clé de sa carrière, Le Décalogue décline, selon les Dix commandements, toutes les thématiques et les nombreux questionnements présents dans le cinéma de Kieślowski. Au sein d'un puzzle magistral, spécialement créé pour la télévision, le réalisateur raconte la vie d'hommes et de femmes, soumis à la fatalité et aux sentiments humains. Dans son premier volet, il fait poindre la tragédie au cœur d'un milieu spirituel bouleversé par le décès soudain d'un enfant. Dès son plan inaugural, la vision d'un lac gelé, le film distille une angoisse sourde où les moments familiaux heureux semblent suspendus à l'arrivée du drame. Construit autour de deux superbes personnages, un père universitaire et son fils (Wojciech Klata, bientôt Lisiek dans La Liste de Schindler), Un seul Dieu tu adoreras évoque l'inéluctabilité du destin, ainsi que la foi inébranlable en la science. Volontiers précurseur, Kieślowski s'inquiète déjà d'un monde déshumanisé, qui oublie les lois de la nature au profit d'une déification de l'informatique et des nouvelles technologies.


Krzysztof Kieślowski
Pologne / 1989 / 57 min / DCP / VOSTF

Avec Krystyna Janda, Aleksander Bardini.

Un vieux médecin bourru est sollicité par sa voisine, qui veut savoir si son mari, hospitalisé, va mourir. Elle lui avoue que s'il survit, elle devra mettre fin à sa grossesse, fruit d'une liaison avec un autre homme.

Pour ce second volet du Décalogue, Krzysztof Kieślowski invente un duel entre un médecin et sa patiente : enceinte, au chevet de son mari mourant, elle lui réclame un avortement forcé puisque l'enfant qu'elle porte provient de son amant. De ce quiproquo tragique, le cinéaste extirpe un film douloureux sur la condition humaine, mais aussi les notions de vérité et de mensonge. Sous ses yeux, Krystyna Janda campe une femme piégée par le destin, qui ne sait plus si elle doit continuer à exister ou céder à sa pulsion de mort. Face à elle, son principal antagoniste ne lui renvoie que l'angoisse, la mélancolie et la solitude d'une situation où elle seule demeure capable de décider ou de renoncer. À quel moment naît la méprise, la tromperie ? Le réalisateur fuit les réponses toutes faites pour questionner l'éthique scientifique et l'enfermement dans un mutisme irréparable. Avec sa propre sensibilité, il démontre surtout comment les actes de chacun se répercutent inexorablement sur la vie des autres.