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Contacté par Arte pour un projet de mini-série, Bruno Dumont accepte, sur les conseils de ses producteurs, de créer P'tit Quinquin, sa première incursion sur le petit écran après sept longs métrages. Tandis que ses quelques réticences se dissipent rapidement – la chaîne décide de lui laisser carte blanche –, le cinéaste ouvre une nouvelle brèche dans son cinéma, une veine burlesque jusqu'alors à peine esquissée. Dans ce qui pourrait être la version loufoque de L'humanité, Bruno Dumont poursuit son exploration de la Côte d'Opale autour d'un mystérieux serial killer, adepte des mises en scène macabres. Au sein d'une ambiance surréaliste, l'étrangeté des faits accompagne des personnages hétéroclites – dont un commandant de gendarmerie saturé de tics et son philosophe lieutenant – influencés par l'univers de Jacques Tati. Si le réalisateur reste fidèle à son sens du cadre et à sa parenté avec des peintres flamands comme Rubens, il ose l'outrance – la mémorable séquence de l'enterrement – et un humour noir qui n'épargne rien, ni personne. Jouant sur la décomplexion du rire, P'tit Quinquin tord le cou aux clichés qu'il filme avec bienveillance et absurdité en réinjectant de la tendresse dans l'atrocité.