Two Days in Paris

samedi 26 juin 2021, 17h30

Salle Georges Franju

17h30 19h15 (102 min)

Julie Delpy
France / 2004 / 6 min

Avec Guillaume Carré, Albane Fioretti, Jean-Baptiste Puech.

Sandra, malade, se sent mourante. Elle est embarquée avec son petit ami dans une ambulance dont le chauffeur ne sait même pas où se trouve l'hôpital où il faut la conduire.

Peu avant le tournage de Two Days in Paris, Julie Delpy s'est lancée dans l'opération Talents Cannes, un projet de commande initié par l'Adami depuis 1993. Ayant pour but de promouvoir de jeunes espoirs du cinéma, cette sélection de courts métrages repose sur dix acteurs-réalisateurs, qui choisissent des comédiens émergents à diriger. D'après un thème imposé au préalable – ici, « Arrête d'avoir peur » –, la cinéaste raconte le trajet en ambulance ubuesque d'une jeune femme persuadée qu'elle va mourir. De ce postulat de départ tragi-comique, Julie Delpy extirpe un concentré de vie burlesque sur l'absurdité des choses et la disproportion des inquiétudes. Projeté au festival de Mannheim-Heidelberg ou encore au Femina de Rio de Janeiro, J'ai peur, j'ai mal, je meurs révèle surtout le jeu fiévreux d'Albane Fioretti, souligné par une mise en scène tempétueuse.


Julie Delpy
France-Allemagne-Grande-Bretagne / 2006 / 102 min

Avec Adam Goldberg, Julie Delpy, Daniel Brühl.

Photographe française vivant à New York, Marion revient d'un voyage à Venise avec son petit ami, Jack. Ils passent deux jours à Paris, chez les parents de Marion. Mais entre les craintes de Jack, qui voit Paris comme une ville dangereuse, les réactions des parents de Marion et les rencontres des ex de cette dernière, le séjour n'est pas facile.

À mi-chemin entre son premier long métrage, Looking for Jimmy, et la saga Before – créée en partenariat avec Richard Linklater et Ethan Hawke –, Two Days in Paris s'impose comme la plus fidèle incarnation du caractère sensible et volcanique de Julie Delpy. Influencée par le cinéma de Woody Allen, l'actrice-réalisatrice joue avec les codes de la comédie romantique pour dépeindre un couple que tout oppose, partagé entre les cultures américaines et françaises. Prix Jacques-Prévert du scénario en 2008, le film est l'œuvre d'une artiste qui s'amuse à rendre compte de sa vision du monde et d'autrui. En étonnante dialoguiste, Julie Delpy n'épargne personne dans sa critique des petits travers humains et distille son humour malicieux pour tordre le cou aux clichés. Avec beaucoup de dérision, elle parvient à mêler pertinence et spontanéité, charme et ironie, en conservant une vaste dimension politique. À ses côtés, Adam Goldberg – excellent de cynisme – trouve le juste équilibre entre nonchalance et férocité pour interroger le mythe du touriste au regard aussi acerbe que décalé.